La Société d'otologie pratique (SOP) de Paris, en collaboration avec la clinique Mahabi de Sétif, vient d'organiser les premiers cours de microchirurgie de l'oreille et dissection de l'os temporal en Algérie. Le fondateur de la SOP, le professeur Sultan A. André, une sommité mondiale, né à Médéa et ayant poursuivi ses études secondaires au lycée Emir Abdelkader d'Alger (ex-Bugeau), a, durant trois jours, initié les spécialistes de Aïn El Beïda (Oum El Bouaghi), Ouargla, Guelma, Constantine et Sétif aux nouvelles techniques de la microchirurgie de l'oreille. A cet effet, l'éminent professeur et son équipe formée des docteurs François Fuzia et Alain Karoutchi ont déplacé une partie du laboratoire parisien. Cet outil a permis aux spécialistes algériens de réaliser de nombreuses simulations, sur les 40 rochers anatomiques mis à leur disposition. Il faut souligner que les praticiens algériens, à l'instar d'autres de nombreux pays - n'ayant pas entre les mains un centre du don des corps qui demeure un sujet tabou chez nous, contrairement à la France pionnière en la matière, ont durant ces cours pu participer activement aux 15 interventions chirurgicales réalisées par l'équipe du professeur Sultan, qui a, en première en Algérie, opéré des - inflammations - de l'oreille (chirurgie de la surdité). « La microchirurgie de l'oreille qui est très complexe nécessite une longue et difficile formation. Pour s'initier, on doit disséquer sur des rochers anatomiques qui ne sont disponibles qu'à Paris. Pour pouvoir pratiquer, le chirurgien doit réaliser entre 40 et 50 simulations, car il n'y a pas d'oreille standard... », nous confie cet érudit se disant sahraoui, car il a été élevé à Timimoun. Avant de dispenser un autre cours à Alger, le chirurgien globe-trotter, est parti se ressourcer pendant huit jours au... Tassili.