Sous le thème du rapprochement entre les maîtres et leurs chiens, le Centre hospitalier vétérinaire et cynophile (CHVC) El Fayet a organisé en collaboration avec l'association Club des lévriers d'Algérie, le Rotteweiler Club d'Alger et la section El Fayet Berger allemand, une fête en l'honneur des animaux de compagnie et à leur tête les chiens. Des chasseurs, qui sont venus prendre part à cette cérémonie en faisant participer leurs chiens au canicross, ont soulevé le problème de l'interdiction de l'activité de la chasse. Le fait de se retrouver entre chasseurs les a replongés dans une ambiance perdue depuis presque deux années. « La chasse est interdite. Son arrêt remonte à 1992 et les associations sont depuis en hibernation. Il faut réactualiser cette activité. On attend toujours la décision des autorités », a déclaré Abdelouahad Chettibi, un chasseur de formation médicale. « Pour abattre le sanglier, qui a commencé à pénétrer dans les villages, ce sont les walis ou les chefs de daïra qui appellent les chasseurs pour sauver les récoltes », explique-t-il, en notant que tout de même ces mesures ont permis la préservation des « lièvres, la caille, la bécasse, des grives et des étourneaux. La raison est qu'on les chassent pas beaucoup », a-t-il expliqué. Autre fait relevé par les invités de la CHVC, celui de la préservation des chiens de race locale. Si l'intérêt pour les animaux de compagnie ne cesse de s'accroître par rapport aux années précédentes, il faut souligner que l'intérêt pour les canins est important. Mais les cynophiles optent majoritairement pour les races étrangères. Que deviennent donc les races locales ? L'azawak et le sloughi sont des chiens qui sont originaire d'Afrique du Nord et sont connus pour leur silhouette longiligne et leur efficacité dans la chasse. Il se trouve toutefois qu'ils n'ont plus la cote. « Les citoyens s'intéressent aux races venues de l'étranger parce que le berger allemand, le berger belge, le malinois… sont des races qui ont été développées en Europe. Elles sont prestigieuses. Mais nous nous essayons de développer les races locales qui sont un patrimoine local », a assuré Amine Bensemmane, vétérinaire. Le sloughi et le lévrier azawak sont des races locales que les gens ne connaissent pas beaucoup. « C'est une race connue à l'échelle internationale mais chez-nous, elle n'est pas très développée », a affirmé Dr Bensemmane, insistant sur la nécessité de préserver cette race. « Certaines races locales sont prestigieuses. Le lévrier, qui a une renommée mondiale, est originaire d'Algérie », a-t-il précisé. Le lévrier du Tassili ou azawak est aussi un chien du sud du pays qui court plus vite que la gazelle et que l'on retrouve sur les peintures rupestres, c'est dire l'importance de cet animal qui existe dans la région depuis des milliers d'années. Il ne faut pas non plus oublier la nécessaire préservation du berger de l'Atlas ou du berger kabyle, une race ancrée aussi dans nos racines. Durant deux jours (hier et aujourd'hui), la CHVC propose à ses convives des festivités en guise de rapprochement entre les clients et leurs chiens. Concours de beauté, course et variétés musicales sont au programme de cette fête d'un genre nouveau.