L'acteur Roshdy Zem (La Parenthèse enchantée, Indigènes, Mauvaise foi, Go Fast, Tête de Turc…), venu à Alger, jeudi dernier, pour l'avant-première mondiale de Hors-la-loi, avec son alter ego Jamel Debbouze et son réalisateur attitré, Rachid Bouchareb, commente son rôle dans Hors-la-loi Roshdy Zem, vous avez crevé l'écran dans le rôle du grand frère d'armes. Un rôle filial et ombilical… Vous savez, le personnage que j'interprète c'est celui de l'aîné de la famille. Donc, il est censé prendre la place du père et protéger ses plus jeunes frères. Aussi a-t-il un rapport privilégié avec sa mère. La seule manière de les protéger est sous forme de sacrifices. C'est-à-dire commettre des exactions et parfois des crimes. Pas par plaisir, mais c'est un sacrifice. En le faisant, lui, il permet à ses frères de ne pas le faire, surtout pour son frère, Abdelkader. Après, la douleur, la souffrance et le traumatisme sont tels que la seule personne dont il peut se rapprocher, c'est forcément la mère. La matrice stabat mater… En tout cas pour nous, je parle de Rachid (Bouchareb) et moi, il était évident que la mère allait représenter le noyau de ce groupe-là. Donc, c'est quelque chose de plus naturel, pour moi, d'avoir, comme ça, ce rapport avec la mère qui est très fort et qui, somme toute, est un peu le facteur commun de tous les Orientaux. Ce rôle est-il assez différent des précédents ? J'évite de faire toute forme de classement. Je prends chaque rôle comme une nouvelle aventure. Mais sous la direction de Rachid Bouchareb... C'est vrai que les rendez-vous avec Rachid (Bouchareb) me paraissent très importants. Si je dois faire une parabole ou une métaphore, j'ai plutôt l'impression que c'est la sélection nationale. Quand on travaille avec Rachid (Bouchareb), on joue toute l'année en club et puis, on est sélectionné dans l'équipe nationale. C'est un peu comme ça ! Si je dois lui (Rachid Bouchareb) donner une place, c'est celle-là : sélectionneur ! N'êtes-vous pas déçu que Hors-la-loi n'ait pas une distinction quant au jeu de rôle de la fratrie Debbouze-Zem-Bouajila ? Non ! Parce que pour moi, les distinctions sont anecdotiques. Quand il y en a une, on est ravi, quand on n'en a pas, il ne faut pas trop s'y attarder. Le cinéma, ce n'est pas cela. La seule récompense, c'est un peu cliché ce que je vais dire, c'est l'accueil du public, vraiment. La distinction, c'est la cerise sur le gâteau. Quand on ne reçoit pas de récompense, il faut savoir accepter cela. Votre actualité ? Samedi dernier, j'ai terminé mon deuxième film en tant que réalisateur. J'en suis au montage actuellement.