Les habitants du quartier de Haouech El Snabi où sont concentrés des dizaines de citoyens interpellent les pouvoirs publics sur leur situation actuelle. Depuis plus de dix ans, les riverains côtoient misérablement les décharges sauvages « dans une indifférence quasi générale », déplorent-ils. L'absence d'hygiène criante dans cette partie de la localité de Sidi Chahmi empoisonne la vie des habitants continuellement confrontés aux maladies pathologiques. En effet, des cris de détresse expriment réellement la colère et le désespoir d'une centaine de familles qui ne peuvent plus supporter les conditions peu enviables de leur situation. Aujourd'hui, quand on leur parle de l'environnement, les habitants préfèrent regarder du côté des taudis qui leur servent de « maisons ». Des industriels n'hésitent pas à se débarrasser nuitamment de produits toxiques contenus dans des sacs de jute que les riverains découvrent au petit matin. « Tout le monde sait qu'à Haouch El Snabi des personnes sont directement menacées de maladies graves ». Des enfants et des personnes âgées sont atteints de difficultés respiratoires dues essentiellement à l'émanation des relents pestilentielles des produits nocifs et des égouts étripés situés à proximité de leurs habitations. « Nous n'avons pas d'eau potable, nous disposons d'un unique sanitaire pour une vingtaine de familles, nous sommes oubliés par tous. C'est une forme d'aberration caractérisée », s'indignent-ils. Pourtant, des responsables de la commune d'Oran avaient, dans un premier temps, décidé de prendre en charge la situation de ce quartier miséreux. Depuis, aucune démarche n'a été envisagée pour le transfert des habitants vers des logements décents. Sur place, des traces de toxicité de forte concentration de pesticides dans les alentours des décharges sauvages ont été récemment décelées. Une situation qui ajoute à l'inquiétude grandissante des occupants des lieux. « A chaque échéance électorale, des élus zélés s'empressent de nous embobiner avec des promesses. Mais, une fois élus, on ne les voit plus », regrettent des pères de famille au bord de la déprime. « La wilaya d'Oran est en mesure de prendre à bras-le-corps ce problème qui risque d'avoir des répercussions néfastes sur la santé des personnes et sur la détérioration du cadre environnemental à l'intérieur du tissu suburbain », explique un médecin généraliste exerçant à Sidi Chahmi. De l'avis des spécialistes, on estime qu'il est impératif de débloquer l'argent nécessaire pour venir en aide à ces familles qui vivent le calvaire. Avec l'été, les riverains redoutent la profusion des larves qui pénètrent à l'intérieur des maisons. Durant la période des fortes chaleurs, les insectes et les rongeurs envahissent les lieux. Recensés en 2005 parmi les constructions illicites, les habitants estiment qu'ils sont « prioritaires » compte tenu de leurs conditions de vie inhumaine.