L'homme d'affaires Hocine Metidji, son fils, ainsi que l'ex-directeur du protocole de la Présidence, Mokhtar Reguieg, l'ex-directeur général de l'OAIC, Mohamed Belabdi, et l'ancien chef de cabinet de l'ex-ministre Abdelwahid Temmar ont été placés sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger. Une dizaine d'autres personnes, dont de hauts cadres de l'Etat, ont été inculpés, certains sont placés sous contrôle judiciaire et d'autres en liberté. L'ancien diplomate et ex-directeur du protocole à la Présidence, Mokhtar Reguieg, connu comme étant l'homme de confiance des Bouteflika, a été placé en détention provisoire, très tard dans la soirée de dimanche à lundi, par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger. Il avait comparu avec plus d'une quarantaine de personnes, majoritairement de hauts fonctionnaires de l'Etat, dans le cadre de l'affaire de corruption qui a éclaboussé l'influent homme d'affaires Hocine Metidji, patron du groupe éponyme, spécialisé dans les produits céréaliers et les semouleries. En plus de Mokhtar Reguieg, quatre mis en cause ont été placés en détention provisoire. Il s'agit de Hocine Metidji, PDG du groupe Metidji, de son fils, de l'ex-directeur général de l'OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales), Mohamed Belabdi et de l'ex-directeur de cabinet de l'ancien ministre Abdelwahid Temmar, lequel directeur est déjà en détention dans le cadre d'une autre affaire à Mostaganem. L'épouse et la fille de l'homme d'affaires ont été laissées en liberté, et au moins sept autres mis en cause sont placés sous contrôle judiciaire. Très connu dans le domaine céréalier, et bien introduit dans les rouages de l'Etat et considéré comme un des clients privilégiés de l'OAIC, Hocine Mansour Metidji, vice-président du FCE (Forum des chefs d'entreprise), est poursuivi pour plusieurs chefs d'inculpation, dont «transfert illicite de capitaux vers l'étranger», «blanchiment d'argent», «financement illicite de la campagne électorale» (5e mandat du Président déchu, ndlr), «complicité de dilapidation de deniers publics», «trafic d'influence sur des agents publics dans le but d'obtenir d'indus avantages» et «violation de la réglementation des marchés publics». Le reste des prévenus sont, quant à eux, poursuivis pour «trafic d'influence», «octroi d'indus avantages», «abus de fonction», «violation de la réglementation des marchés publics». Parmi les personnalités politiques ayant été convoquées dans le cadre de ce dossier, les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que l'ex-ministre Abdelghani Zaalane, entendus comme témoins. Il en est de même pour l'homme d'affaires, et ex-président du FCE, Ali Haddad, patron du groupe ETRHB, également auditionné comme témoin, sur la question du financement illicite de la campagne électorale du 5e mandat.