Un nouvel homme d'affaires, réputé proche de l'ancien Président Abdelaziz Bouteflika, a rejoint la prison d'El-Harrach, entraînant dans sa chute son fils et l'ancien directeur de protocole de la présidence. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Hocine Metidji, particulièrement connu à l'ouest du pays et réputé pour sa marque de produits céréaliers Safina, a été présenté au tribunal de Sidi-M'hamed, dimanche, par des éléments de la brigade de gendarmerie de Bab J'did, une structure spécialisée dans les enquêtes liées à la corruption. Plusieurs sources bien informées indiquent que l'enquête qui cible cet homme d'affaires a été déclenchée depuis un certain moment et qu'une ISTN (interdiction de sortie du territoire national) lui avait été signifiée il y a plusieurs mois. Son fils, son épouse et sa fille auraient fait l'objet de la même mesure, et c'est d'ailleurs ensemble qu'ils ont comparu dimanche devant la juridiction de Sidi-M'hamed où ils ont été écoutés sur la base de plusieurs dossiers transmis aux juges par Bab J'did. Les faits pour lesquels est poursuivi Hocine Metidji sont pratiquement similaires à ceux qui ont conduit à l'inculpation de plusieurs hommes d'affaires avant lui. Il est soupçonné d'avoir acquis des avantages en matière de terrains agricoles grâce aux liens qu'il entretenait avec les dirigeants du pays. Plusieurs sources médiatiques ont annoncé que les soupçons portent également sur la corruption, des mouvements de capitaux vers l'étranger, le blanchiment d'argent… Après une très longue journée passée au tribunal, il a été placé sous mandat de dépôt. Ses deux enfants et son épouse ont été également convoqués et auditionnés. La mère et sa fille ont été relaxées alors que le fils a fait lui aussi l'objet d'une décision d'emprisonnement. Ce cas de figure n'est pas nouveau, depuis le début du déclenchement de l'opération anti-corruption, l'on a vu des ministres, hommes d'affaires et autres personnalités comparaître en famille devant les tribunaux. C'est le cas de l'ancien chef de gouvernement, Abdelmalek Sellal, incarcéré avec son fils, de l'ex-patron de la police Abdelghani Hamel envoyé à El-Harrach avec ses deux fils, de Abdelhamid Melzi, ex-P-dg de Club-des-Pins ou celui de Tahkout. Dans les trois premiers cas cités, les épouses ont été également auditionnées. Dans sa chute, Hocine Metidji n'a pas seulement entraîné son fils puisque Mokhtar Reguieg, l'ancien directeur du protocole de la présidence, sous Bouteflika, a été lui aussi placé sous mandat de dépôt à la fin de l'instruction du dossier. Trois autres cadres soupçonnés d'être impliqués dans le dossier ont été également placés en détention. Parmi eux, l'ex-directeur général de l'OAIC. Plusieurs ex-ministres ont été, en outre, cités dans la même affaire. Les deux anciens chefs de gouvernement Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia en font partie. La fonction qu'ils occupaient au moment où les faits se sont déroulés a d'ailleurs conduit à leur citation et leur inculpation dans plusieurs dossiers de corruption. Ils sont déjà tous deux sous le coup d'une lourde peine prononcée à leur encontre dans le dossier automobile, quinze ans pour Ouyahia et douze ans pour Sellal. Très prochainement, ce dernier comparaîtra durant le procès de Abdelghani Hamel. Les textes de loi interdisant le cumul de peines en Algérie, les ex-chefs de gouvernement purgeront, cependant, les années de prison les plus élevées auxquelles ils ont été condamnés. Il en est de même pour l'ancien patron de l'ETRHB, Ali Haddad, qui a été, lui aussi, à nouveau cité dans le dossier Metidji. Un quatrième mandat de dépôt a été prononcé à son encontre depuis son arrestation en avril dernier. Haddad a déjà fait l'objet de deux sentences en première instance, six mois dans l'affaire du passeport et sept ans dans celle de l'automobile. Il devrait à nouveau comparaître durant le procès de l'ETRHB, au courant du mois de mars prochain. A. C.