L'examen du dossier du journaliste et lanceur d'alertes Saïd Boudour par la chambre d'accusation de la cour d'Oran, prévu hier, a été renvoyé au 3 mars prochain. La chambre d'accusation devait statuer sur la requalification des faits reprochés au journaliste «qui est le seul détenu du hirak dont les chefs d'inculpation sont classés comme crimes», s'indigne la LADDH. Le journaliste a bénéficié en premier lieu de la liberté provisoire lors de sa comparution devant le juge d'instruction en date du 17 octobre 2019, puis après appel du procureur de la République, la chambre d'accusation a rendu le verdict de mandat de dépôt en date 29 du même mois, précise Kadour Chouicha de la LADDH, relevant que Boudour n'a pas été notifié officiellement du mandat de dépôt. «Le nouveau juge d'instruction en charge de l'affaire a requalifié les faits de délit à crime avec les accusations suivantes : ‘‘atteinte au moral des troupes'', ‘‘atteinte à l'unité nationale'', ‘‘publications de documents ayant pour but l'atteinte à l'intérêt national'', ‘‘outrage à corps constitué'', ‘‘publication de photos et documents sans accord'', ‘‘atteinte à la vie privée des personnes'', ‘‘diffamation'', ‘‘menace de publication''. Ces accusations sont fondées sur le compte Facebook de Saïd Boudour qui avait déjà signalé, lors de sa première audition par le juge d'instruction en date du 17 octobre 2019, que son compte a été piraté à plusieurs reprises», signale Chouicha. La LADDH réclame la requalification des faits.