La commune de Sidi Ayad n'en finit pas de végéter dans les abysses du sous développement. L'indisponibilité des ressources foncières sur le territoire de cette circonscription rurale, à vocation agropastorale, hypothèque toute perspective de sortir de l'ornière. C'est, pour ainsi dire, la quadrature du cercle, qui confine la collectivité au statut de simple administration. Les quelques lopins de terrain que l'PAC comptait dans son escarcelle ont été vite consommés à des fins urbanistiques suite à la réalisation de quelques équipements publics et logements sociaux. L'épuisement de ses actifs fonciers place la commune dans l'impasse. Plus aucun projet d'équipement public, ni aucun programme de logements sociaux ne peuvent être inscrits à l'indicatif de la commune. «Près de 99% du patrimoine foncier actuel relève du domaine privé particulier. Notre commune n'a ni réserves foncières, ni ressources financières pour pouvoir éventuellement acquérir des terrains», a déclaré Md Cherif Boukerouis, le premier magistrat de la commune, qui pointe au passage les prérogatives réduites de l'APC en matière de gestion foncière. A l'image de la plupart des communes, Sidi Ayad est maintenue sous perfusion permanente par les subventions du trésor public. Ses gisements en matière de ressources fiscales sont insignifiants, autant que le rendement du gisement patrimonial, censé alimenter ses ressources propres. La moindre opération de développement est tributaire de l'Etat central. Engluée dans une spirale de déficit chronique, l'APC n'arrive même pas à honorer les salaires de ses employés, ni à faire face aux autres dépenses obligatoires. Son budget de fonctionnement n'est bouclé que par l'apport de la subvention d'équilibre. Une situation d'indigence qui n'est pas sans exacerber la colère d'une population qui accumule frustrations et désillusions, et accentuer sa défiance à l'égard de cette institution de proximité, accusée à tort de tous les maux. «L'APC est totalement inféodée à la tutelle de l'administration qui détient tous les leviers du pouvoir. Tant que la gestion locale n'est pas consacrée par la décentralisation, il est illusoire d'espérer une quelconque amélioration», tranche un élu à l'APC de Sidi Ayad.