Des familles habitant une cité de recasement dans la commune de Sidi-Ayad ont procédé, hier tôt le matin, à la fermeture de la route nationale n°26, reliant la wilaya de Béjaïa à celles de Bouira et d'Alger. L'axe routier a été bloqué à la circulation par ces manifestants avec des barricades faites de divers objets et de pneus enflammés. Ces familles réclament leur "relogement dans les logements OPGI de type RHP (résorption de l'habitat précaire)". "Notre commune dispose de 13 logements RHP réalisés par l'OPGI. Après la démolition de l'ancienne cité, sept familles ont été relogées. Celles restantes attendent toujours", nous a déclaré au téléphone le maire de Sidi-Ayad, Boukerouis Cherif, qui était sur les lieux de la manifestation afin de convaincre les familles de libérer l'axe routier à la circulation. "Mon exécutif et moi, on ne s'est imprégné du problème que le mois de février dernier lorsque des familles ont fermé la RN26 au même endroit et pour le même motif", ajoute-t-il avant de souligner que beaucoup d'autres familles convoitent aujourd'hui ces logements restants. "On s'est réuni avec le chef de la daïra de Sidi-Aïch en présence de ces familles. Le chef de daïra a pris l'engagement d'installer dans les meilleurs délais une commission de daïra qui procédera à la distribution des logements restants aux familles les plus méritantes. Mais rien n'est fait", précise l'édile de Sidi-Ayad avec regret, comme pour dénoncer les lenteurs administratives d'être à l'origine de la fermeture de la RN26 à deux reprises par des familles réclamant d'être relogées. Au passage de notre conversation téléphonique, M. Boukerouis déplore que sa commune ne dispose d'aucune parcelle de terrain pour pouvoir bénéficier d'un projet de logements sociaux ou LSP. "Tous les terrains sont du domaine privé", signale-t-il. Pour revenir à cette action de protestation, elle n'est pas sans conséquence pour les usagers de cet axe routier, pris au dépourvu par son blocage à la circulation. Pour ceux allant vers Béjaïa, ils étaient contraints de faire demi-tour pour faire un détour depuis Sidi-Aïch via Tifra et gagner la RN12 au niveau d'Adekar pour passer El-Kseur et rentrer sur Béjaïa. Pour ceux quittant Béjaïa, ils étaient dans l'obligation de faire le même détour dans le sens inverse. C'est dire le désagrément que causent ces fermetures de routes récurrentes, sans compter les coups portés à l'économie de la région, notamment les grandes entreprises économiques privées. Indéniablement, la responsabilité incombe en premier lieu aux pouvoirs publics. L. OUBIRA