Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière multiplie les actions de sensibilisation et d'information. Des spots radiophoniques et télévisuels portant sur le coronavirus, les voies de contamination et comment s'en prémunir sont lancés. Avec plusieurs foyers actifs en Europe, après la Chine, le coronavirus Covid-19 se propage à une vitesse vertigineuse. Il suit les voyageurs et leurs déplacements à travers toute la planète. La confirmation des deux cas positifs d'une jeune fille âgée de 24 ans et sa maman âgée de 53 ans, en Algérie, contaminées par un parent venu de France testé positif, dans la wilaya de Blida, n'écarte pas la prolifération du nombre de cas de contamination et l'apparition de foyers dans certaines régions du pays. Ce qui est bien sûr redouté par les spécialistes qui appellent à redoubler de vigilance et probablement à élever le niveau d'alerte à «très élevé», comme cela est recommandé par l'OMS au niveau international. Pour le Dr Fawzi Derrar, directeur du laboratoire de la grippe à l'Institut Pasteur d'Algérie, il est important de maintenir le niveau élevé de vigilance pour éviter l'apparition de nouveaux cas. «La situation peut être maîtrisée tant que nous arrivons à tracer les sujets contacts, pour éviter une large propagation. Il est ainsi recommandé de tester toutes les personnes qui ont été en contact étroit avec le patient zéro, comme c'est le cas pour les patientes de Blida, car il faut savoir que le taux de reproduction est estimé à deux contaminations à partir d'un patient avéré, testé positif. L'isolement des cas suspects durant la période d'incubation constitue un moyen efficace de prévention», nous a-t-il expliqué, et d'insister sur les règles de prévention basées sur l'hygiène, tout en élargissant ces mesures, éviter notamment la poignée de main. Il a ainsi appelé à la multiplication des centres de diagnostic à travers le pays, car «pour le moment, on ne peut pas tester plus de 100 personnes par jour. Cela nécessite des équipements et des moyens supplémentaires». Interrogé sur la nature de l'examen du prélèvement, le spécialiste souligne qu'il s'agit juste d'un prélèvement qui s'effectue au niveau de la sphère respiratoire (nez et gorge) et qui est par la suite analysé à l'aide de réactifs. «Le résultat est généralement obtenu dans la journée, c'est selon le moment d'arrivée des prélèvements des centres hospitaliers au laboratoire à l'Institut Pasteur d'Algérie», a-t-il précisé. Et de rappeler : «Tant que les foyers sont actifs, la probabilité d'exporter le virus est très grande.» Le Dr Derrar rappelle au passage et rassure : «Quand la transmission du virus devient intense, comme c'est le cas aujourd'hui en Europe, la virulence du virus diminue. C'est généralement l'approche approuvée dans les épidémies. Au final, ce virus sera adapté à l'homme et il sera considéré comme un virus de la grippe.» Interrogé sur un éventuel déclin de cette épidémie dans les prochaines semaines, le Dr Derrar estime ne pas pouvoir l'affirmer tout de suite, mais «cela peut être possible vers la fin du mois de mars et début du mois d'avril», a-t-il indiqué. De son côté, le chef de service de l'EHS de Boufarik, le Dr Mohamed Yousfi, affirme que l'enquête épidémiologique est toujours en cours suite à la confirmation des deux cas contaminés à Blida pour l'identification des sujets contacts avec ces deux personnes ainsi que toute la famille proche. Par ailleurs, le Dr Yousfi affirme que «près d'une dizaine de personnes affirmant avoir été en contact avec le patient zéro, l'homme âgé de 83 ans reparti en France, et les deux personnes contaminées, ont été prélevées hier et isolées en attendant les résultats de l'IPA». Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière multiplie les actions de sensibilisation et d'information. Des spots radiophoniques et télévisuels portant sur le coronavirus, les voies de contamination et comment s'en prémunir sont lancés. Un média planning a été mis en place et le dispositif d'alerte et de contrôle est de plus en plus renforcé.