Accompagné du ministre marocain de l'Intérieur, en visite de deux jours à Alger, et de plusieurs ministres algériens, M. Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, a procédé hier à l'inauguration d'un laboratoire scientifique spécialisé dans les analyses et les expertises ADN. Cet organisme, qu'on ne trouve que dans les pays avancés, permettra d'identifier les criminels et d'innocenter les suspects à partir d'une simple empreinte génétique. Ainsi, une trace de sueur, une tache de sang, un cheveu, une goutte de sperme, une trace de sécrétions nasales et même de la salive seront largement suffisants pour élucider les circonstances et les auteurs des crimes. Cette technique sera également utilisée pour faire la lumière sur l'épineux dossier des disparus. D'ailleurs, en marge de la cérémonie de l'inauguration de cette structure scientifique, M. Ali Tounsi a déclaré que l'identification des disparus, notamment ceux des inondations de Bab El Oued, du séisme du 21 mai 2003 et de la décennie noire, ainsi que celle des corps des victimes du terrorisme se feront grâce aux expertises ADN. Nous avons entamé déjà cette opération », a-t-il affirmé. Selon M. Ali Ferrag, directeur de la police scientifique, cet organisme a pour mission de fournir à la justice les preuves légales basées sur l'objectivité et appuyées par l'approche purement scientifique et d'améliorer les capacités scientifiques de la police algérienne. Le laboratoire d'analyses ADN devra renforcer aussi la certitude de la preuve pénale dans les investigations de police et de faciliter l'identification des récidivistes. La preuve ADN aidera également le juge à statuer quant à la culpabilité ou l'innocence d'un prévenu. L'Algérie en a vraiment besoin d'autant plus que la criminalité a connu ces derniers mois une courbe ascendante, et les erreurs judiciaires sont monnaie courante.