Le Forum des éditeurs africains (TAEF) a vivement protesté contre la condamnation à 4 ans de prison ferme du journaliste tunisien Fahem Boukadous. Condamné à la prison pour « entente criminelle » et « diffusion d'informations de nature à troubler l'ordre public », Fahem Boukadous a été arrêté dans la foulée de manifestations sociales en Tunisie. « Fahem Boukadous a été appréhendé par les services de la police tunisienne au lendemain de sa sortie de l'hôpital de Sousse où il était soigné pour des problèmes respiratoires », a indiqué jeudi dernier son avocate, Radia Nasraoui. Fahem Boukadous, 40 ans, a été condamné le 6 juillet passé en son absence à quatre ans de prison ferme par la cour d'appel de Gafsa (sud-ouest), alors qu'il était hospitalisé depuis le 3 juillet à Sousse (centre-est) pour des problèmes pulmonaires. Il a été reconnu coupable de « diffusion d'informations susceptible de porter atteinte aux personnes et à leurs biens » et de « constitution d'une entente criminelle susceptible de porter atteinte aux personnes et aux biens ». Pour ses défenseurs, M. Boukadous a été, en réalité, puni pour la couverture des manifestations sociales survenues en 2008 dans la région minière de Gafsa (350 km de Tunis) pour le compte de la chaîne satellitaire Al Hiwar Ettounsi (le dialogue tunisien). Le Forum des éditeurs africains s'est dit « profondément inquiet » par le recul des libertés en Tunisie. Il a dénoncé « la répression féroce qui cible les journalistes dans ce pays ». Face à cette situation, l'organisation a appelé le gouvernement tunisien à libérer immédiatement Fahem Boukadous et à laisser les journalistes exercer librement leur profession. Par ailleurs, le Forum des responsables médias de l'Afrique de l'Ouest (Formao) s'est dit consterné que Stéphane Guédé, directeur du journal ivoirien Nouveau Courrier, Théophile Kouamouo, directeur de la rédaction et gérant, Saint Claver Oula, rédacteur en chef dudit quotidien, ont été embastillés le vendredi 16 juillet dernier après quatre jours de garde à vue. « Nos confrères se retrouvent dans cette situation pour avoir refusé de divulguer leurs sources d'information relative à l'enquête sur la filière café-cacao dont leur journal a traitée », a indiqué le Formao dans sa déclaration.