N'ayant pas atteint les sommets, la belle affiche ESS-JSK, jouée sans le douzième homme, n'a pas déçu les puristes qui ont sans nul doute apprécié les combinaisons des uns et des autres. Tancés par un démentiel plan de charge ponctué par une pesante rencontre de coupe, les Ententistes buttent sur un onze kabyle en bonne forme physique. Evoluant en bloc, les partenaires de Benbott ont posé de gros problèmes aux locaux trahis par une méforme, l'absence du public, du taulier de l'équipe, Amir Karaoul, et de leur coach, contraint de suivre la partie à partir des tribunes. Avec pourtant une meilleure fraîcheur physique et une bonne maîtrise technique, les Kabyles n'ont pas matérialisé leur domination du premier half. Payant cash la programmation, les obligeant à disputer une rencontre tous les quatre jours, les partenaires de ce diable de Louafi au four et au moulin bouclent la première mi-temps sur les genoux. Gardant à l'esprit les gravissimes incidents de Bordj, les Noir et Blanc reprennent les débats avec de meilleures intentions sans pour autant inquiéter l'arrière-garde kabyle tenant au partage des points. Soulignons que l'issue de la confrontation marquée par l'engagement et le fair-play des 22 acteurs, arrange beaucoup plus les Sétifiens à bout de souffle. Disputant son 14e match d'affilée, le noyau sur lequel repose le dispositif de Nabil Kouki, misant sur un groupe de 12 à 13 éléments, montre des signes de fatigue et d'essoufflement. Avec 1350 minutes de jeu dans les jambes, Kendoussi, un môme de 21 ans, titularisé pour la première fois lors d'un certain CRB-ESS, de la neuvième journée, fait, à l'instar de ses coéquipiers, les frais d'une récupération aléatoire et d'une programmation au pif. Sans kérosène, l'Aigle noir ne pouvait donc titiller le fier et majestueux Djurdjura n'ayant pas cru en ses chances et potentiel. Le résultat final de l'affiche restera en travers de la gorge des Kabyles qui n'ont pas osé. Signant sa 14e rencontre sans défaite, l'ESS prend un point lui donnant le droit de garder sa place de dauphin. Décidée pour des impératifs de santé, la suspension de la compétition tombe à pic pour les Ententistes qui vont pouvoir souffler. S'apparentant à une trêve, l'arrêt du championnat est une occasion pour soigner les blessés et atténuer un tant soit peu la pression des matchs à répétition. Avant de prendre hier le chemin d'Alger pour y être auditionné par la commission de discipline de la Ligue professionnelle de football, dont la sentence inquiète les fans ententistes appréhendant les jeux des coulisses, Nabil Kouki accorde à ses troupes une permission de trois jours.