La propagation des fake news, comme on peut le remarquer, est concomitante de la pandémie. Les ravages mondialisés du coronavirus ont, qui plus est, démultiplié les flux d'«infox», provoquant ainsi une inflation critique des fausses informations, où l'approximation le dispute à la paranoïa conspirationniste. Parmi les mesures annoncées par le président Tebboune dans son discours de mardi soir, la «recherche et (l')identification des personnes défaitistes qui s'attellent à faire circuler des fake news pour semer l'anarchie et maintenir le citoyen en état de panique». Force est de le constater : la prolifération d'informations fantaisistes par ces temps anxiogènes pour cause de «corona» est un vrai problème. Et la propagation des fake news, comme on peut le remarquer, est concomitante de la pandémie. Les ravages mondialisés du coronavirus ont, qui plus est, démultiplié les flux d'«infox», provoquant ainsi une inflation critique des fausses informations, où l'approximation le dispute à la paranoïa conspirationniste. Il faut dire, en effet, que c'est le genre de crises qui fournissent un terrain fertile aux théories du complot. Parmi les plus répandues, celle qui voudrait que le coronavirus soit une «arme biologique» créée en laboratoire. Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a même accusé, dans un Tweet, l'armée américaine d'avoir lancé le virus dans la région de Wuhan d'où est partie l'épidémie, de quoi provoquer l'ire de Washington et des tensions diplomatiques entre les deux géants. On a lu aussi qu'il s'agirait d'une opération machiavélique d'un obscur groupe pharmaceutique (ou plusieurs labos) pour écouler un vaccin prêt à l'emploi. L'une des dernières thèses complotistes devenue virale sur les réseaux soutient qu'une souche de coronavirus a été fabriquée en Chine au début des années 2000 et qu'elle a même été brevetée. L'Institut Pasteur en France a dû réagir via un communiqué diffusé sur son site officiel. Le site web s'ouvre d'emblée par cette mise en garde : «Coronavirus : attention aux fausses informations sur le Covid-19 circulant sur les réseaux sociaux.» Et d'affirmer : «La vidéo conspirationniste qui circule actuellement sur le web est totalement fausse», avant de démonter méthodiquement l'argumentaire de l'auteur de la vidéo. La même source explique que le brevet en question concerne en réalité un premier coronavirus dénommé «SARS-cov1» qui a «émergé en Chine» en 2002, et qui est «responsable d'une épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS)». Le communiqué ajoute que des «équipes de l'Institut Pasteur se sont mobilisées, en proposant plusieurs stratégies vaccinales, dont un candidat-vaccin basé sur la plateforme rougeole», et qu'«en 2004, ce candidat-vaccin contre SARS-cov1 a fait l'objet d'une déclaration d'invention (DI)». «Le brevet déposé concernait bien le SARS-cov1 (responsable de la maladie dite SRAS en 2002-2003), qui est très différent de SARS-cov2 (responsable de la maladie dite Covid-19 en 2019-2020)», tranche l'Institut Pasteur français. «En plus d'une épidémie de maladies, nous avons une épidémie d'informations et c'est ce que nous appelons une ‘infodémie' : la circulation de rumeurs et de fausses informations», déclarait, en février dernier, Sylvie Briand, directrice de l'OMS pour la préparation aux risques infectieux mondiaux, au cours d'une conférence de presse à Genève, rapporte le site d'information des Nations unies (https://news.un.org). «Ce que nous avons remarqué, c'est que les gens ont trop d'informations», estime le Dr Briand. «Les gens cherchent des sources d'informations fiables et nous voulons jouer ce rôle pour être au-devant et préserver la santé mondiale», a-t-elle également souligné. De son côté, le directeur général de l'OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, annonçait lors d'une récente réunion du conseil de direction de l'organisation : «Nous travaillons avec Google pour nous assurer que les personnes recherchant des informations sur le coronavirus voient les informations de l'OMS en haut de leurs résultats de recherche.» Dans l'importante rubrique consacrée au Covid-19 sur son site officiel, l'OMS a réservé un chapitre intitulé «En finir avec les idées reçues» pour rectifier un certain nombre de «mésinformations» relatives au redoutable virus. Par exemple, il est précisé que «les personnes qui reçoivent des colis en provenance de Chine ne risquent pas de contracter le nouveau coronavirus». Au sujet des présumées vertus de l'ail, l'OMS est formelle : «Rien ne prouve, dans le cadre de l'épidémie actuelle, que la consommation d'ail protège les gens contre le nouveau coronavirus.» Autre remède présenté comme efficace : l'huile de sésame. «Non, l'huile de sésame ne tue pas le nouveau coronavirus», corrige l'agence onusienne.