En cette période caniculaire, les piscines privées sont les lieux de prédilection où petits et grands trouvent leur compte. Si ces lieux sont plaisants et coûteux à la fois, beaucoup de chefs de famille choisissent ces espaces aquatiques pour la sécurité rigoureuse qui y règne. Il suffit d'emprunter la route nationale qui va vers Bordj El Kiffan, de dépasser deux ronds points pour se retrouver face à une pancarte géante où l'on peut lire « parc aquatique Kiffan Club » et « Aquaforland ». Nous amorçons la descente du chemin de terre où il est conseillé de fermer les fenêtres tant la poussière agresse les narines et la vision. Tout passager est fortement secoué par le mauvais état du sentier, ajoutons à cela quelques ralentisseurs. Après quelques mètres, apparaît une espèce de forteresse ressemblant à celles du Moyen-Age. En tournant à droite, nous nous retrouvons sur le parking de la piscine Aquaforland. L'entrée, côté droit, est envahie par une grappe de jeunes. Les préposés à la réception s'attellent chacun à sa tâche. En cette journée de juillet, le thermomètre affiche les 35o. Le taux d'humidité est des plus élévés. La plupart des bassins sont assaillis d'enfants et d'adolescents en quête de fraîcheur et de détente. Inaugurée en 2003, cette piscine privée dispose de trois bassins d'eau douce surveillés : une pataugeoire, une rivière à remous et une piscine en forme de dauphin. Si la sécurité a toujours été le cheval de bataille des gérants, pour cette saison estivale, de nouvelles mesures de sécurité ont été adoptées. En effet, l'une des mesures obligatoires est le port du gilet de sauvetage pour les moins de douze ans. Le gilet est prêté sans caution. Une clôture autour de la pataugeoire a été installée. Tout enfant quittant la pataugeoire doit être impérativement accompagné d'un parent ou d'un adulte. Les postes de surveillance, nous dit-on, ont été revus dans leurs densités. Des caméras de surveillance ont été placés au niveau de certains endroits stratégiques. Au niveau de l'infirmerie, un matériel des plus sophistiqués et adaptés à toute sorte d'urgence a été acquis dernièrement. Des médecins sont continuellement présents sur le site pour soigner les éventuels petits bobos. Auparavant, la direction de la piscine collaborait avec la protection civile, mais désormais tous les soins d'urgence sont traités sur place. Il va sans dire que la région est loin des centres hospitaliers. Côté animation, il y en a pour tous les âges et pour tous les goûts, puisque tout est compris dans le forfait de 800 da pour les adultes et 400 DA pour les enfants. Plusieurs activités ont été reconduites, au grand bonheur des habitués. Les sportifs peuvent s'adonner à un cours d'aérobic ou de trampoline. Les plus branchés peuvent même se mesurer au quiz musical. D'autres préfèrent une partie de billard ou de ping-pong. Les enfants se taillent la part du lion, puisque une équipe d'animateurs propose quotidiennement des jeux aquatiques, des spectacles de clowns, des concours et des jeux. Exceptionnellement pour cette saison estivale 2010, le mini-club et le club des adolescents ont été supprimés des prestations. Cap ensuite sur le parc aquatique Kiffan Club, distant de quelques mètres seulement d'Aquaforland. Pas plus de cinq minutes nous voilà arrivés devant l'entrée principale de ce lieu paradisiaque. Une circulation des plus denses est à l'honneur. Deux jeunes orientent les automobilistes vers les trois aires de stationnement. Une fois garés, nous nous dirigeons vers l'entrée principale de l'établissement, une grande bâtisse de couleur marron. Une procession de personnes à l'air joyeux font la chaîne pour y entrer. Là aussi, les prix des billets d'entrée oscillent entre 800 DA pour les adultes et 400 DA pour les enfants de trois à douze ans. L'impatience n'est pas du tout de mise chez la plupart d'entre eux. L'essentiel, nous dit-on, c'est de passer une bonne journée. Cette marée humaine agglutinée devant l'entrée ne décourage personne. Les plus petits piaffent d'impatience à l'idée de barboter dans une ambiance bon enfant. Une mère de famille affirme qu'elle « préfère venir ici, car l'endroit est sécurisant et agréable à la fois, même si on perd quelquefois un peu de temps pour se retrouver à l'intérieur. Les prestations sont à la hauteur des attentes », dit-elle. Les entrées sont filtrées au peigne fin et ce, sous l'œil acéré des vigiles et... du premier responsable, Seddik Guermat. Infatigable, ce dernier est partout et nulle part en même temps. Il veille au grain avec pugnacité et rigueur. Il est tout le temps sollicité par son personnel... et par les clients. « Il est hors de question de laisser entrer n'importe qui dans notre établissement, encore moins les jeunes non accompagnés. La maison est stricte là-dessus », précise-t-il. Derrière ses lunettes de soleil, Raouf est un autre personnage culte du Kiffan, qu'on croise à chaque détour. Il a les yeux rivés sur tout. Rien ne lui échappe, même pas les plus petits enfants qui se glissent dans la piscine moyenne en compagnie de leur parents. L'eau limpide des six bassins qui font l'objet de soins quotidiennement, s'offre aux yeux des visiteurs avec cette envie certaine d'aller piquer une tête. Il faut savoir que ce terrain de 2 hectares était une terre agricole où était cultivée la banane sous serre. Mais la plantation étant inondée d'eau de mer, d'où l'idée des propriétaires d'installer des piscines avec une capacité d'accueil de 1500 places. Au parc aquatique de Kiffan Club, le seul mot d'ordre pour les encadreurs est de veiller au bien-être et à la sécurité des estivants. La surveillance des bassins est confiée à des maîtres nageurs, détenteurs de diplômes de secourisme. Ces derniers ont reçu un stage de formation d'une semaine par la protection civile. Pour leur part, les plagistes sont des universitaires qui accomplissent leur tâche avec beaucoup de ferveur. Le nombre de plagistes et de maîtres nageurs varie selon le nombre de clients. Durant le week-end, où on enregistre une fréquentation assez importante, des saisonniers sont recrutés. Depuis son ouverture en 1999, Kiffan Club dispose d'une infirmerie équipée et de deux médecins en permanence. En matière de sécurité des enfants, M. Guermat estime que s'il y a négligence, la responsabilité des parents est entière. « Quand on vient avec ses enfants à la piscine, il faut se consacrer entièrement à eux. Si on veut passer une journée de détente totale, mieux vaut ne pas ramener d'enfants avec soi. C'est vrai que nous avons mis en place tout un dispositif de maîtres nageurs, de surveillants de baignade, mais l'implication des parents est demandée. La confiance est une chose et la surveillance en est une autre. » Les enfants ne dépassant pas les 1,10m sont dans l'obligation d'enfiler des brassards. Les toboggans sont encore plus sécurisés puisqu'il y a un surveillant en amont et un autre en aval. Depuis six ans, deux options ont été introduites. Un mini-club pour les 6-12 ans et le club des adolescents. L'animation n'est pas en reste puisque dès 13h les décibels se font entendre au grand bonheur des amateurs. Le programme animation est écclectique : de l'aquagym pour enfants, pour adultes, des shows, des concours de danse de hip et hop, de salsa, de tango, une discothéque à ciel ouvert... et un spectacle de l'incontournable danseur libano-syrien, Chady est au programme chaque jour. Sans oublier les glissades l'après-midi sur les grands tobbogans, côté piscine serpent. Il est à noter qu'une salle polyvalente sera prochainement ouverte au sein du Kiffan Club. D'une superficie de 1400 m2, cette salle a été construite selon les normes internationales, avec les dernières technologies comme la climatisation, le désenfumage, le recyclage de l'air, une salle acoustique et un audiovidéo. Cette salle, qui sera intégrée au club, abritera plusieurs activités tout au long de l'année. A la question de savoir si le parc aquatique ouvrira ses portes durant les veillées du mois sacré du ramadhan, notre source confirme qu'avec ou sans baignade, l'établissement sera ouvert tous les jours dès 21h30 au niveau de l'ensemble de l'espace de Kiffan. Un riche programme d'animation sera à l'honneur. Nous mettons le cap, cette fois-ci, vers le complexe touristique du Mazafran. De loin, le regard est happé par d'immenses toboggans aux couleurs délavées par l'usure du temps. L'endroit est très calme. Aucun brouhaha d'enfants ne se fait entendre. Nous sommes au niveau de la piscine privée Tetra-Park, construite voilà plus de huit ans, mais qui n'a jamais ouvert officiellement ses portes pour des raisons de non-attribution d'agrément. Cette installation, qui s'étend sur une superficie de 3 hectares, a nécessité 24 mois de réalisation. Six piscines d'une capacité de 500 places y sont implantées : quatre pour enfants, avec des thèmes aquatiques et deux pour adultes. Des boutiques, une garderie, un taxiphone, un restaurant, une kheïma, une galerie d'art... et d'autres prestations devaient être opérationnelles. Nous avons tenté à plusieurs reprises de contacter le directeur général de cet établissement, en vain. Pour rappel, en 2006, celui-ci nous avait confié que le paquet avait été mis pour faire de cet endroit un lieu d'évasion et de détente. Quelques jours après la réalisation totale de la piscine, l'espace butait sur un problème d'exploitation. Après s'être plié à la loi de conformité en octroyant dix documents administratifs et techniques, aucune autorisation n'avait été octroyée pour exercer l'activité au niveau du site. Certains riverains estiment que cette piscine ne répond pas aux normes de sécurité internationales. « Le carrelage, nous confie une source anonyme, placé n'est pas antidérapant ».