Il a 20 ans et s'appelle Mohamed Saïf-Eddine Zekri. Il est atteint d'une amyotrophie spinale de type 2 avec répercussion neurologique et respiratoire évoluant depuis l'âge de 18 mois. Il est aussi le frère de Mohamed-Ashref et Abeer, 21 et 17 ans, qui souffrent également, depuis l'âge de 4 ans, d'amyotrophie spinale, mais de type 3. Ce sont de véritables laissés-pour-compte, dont le corps frêle, sur lequel ils n'ont plus de contrôle, est rongé par la maladie. Achref et Saif-Eddine sont des étudiants en 3ème année à l'institut de commerce du pôle universitaire de Ali Mendjeli, pour le premier, et l'INATAA, à Aïn Smara, pour le second. Ils ont obtenu leur bac avec mention honorable. Abeer passera, quant à elle, son bac l'année prochaine. Les Zekri, qui se sont passé, par la force des choses, de la « générosité » de l'ex-ministre de la Solidarité Ould Abbas et de celle du directeur de l'action sociale- qui avaient pourtant promis de doter les trois enfants de véhicules adaptés-, luttent aujourd'hui pour obtenir une décision médicale permettant le placement de Saïf-Eddine, atteint également d'une maladie rénale, pour des soins de haut niveau. L'état de santé de ce dernier est encore plus critique ; ce jeune risque le pire, pour ne pas dire la mort, eu égard aux complications rapides de sa maladie. Selon un rapport d'observation établi par le service de chirurgie orthopédique et traumatologique du CHU Benbadis, en date du 19 janvier 2010, le patient nécessite, le plus rapidement possible, une prise en charge multidisciplinaire. La commission médicale nationale du CHU Mustapha Pacha a, toutefois, rejeté la demande de la famille, formulée le 27 janvier passé ; il s'agit d'une « pathologie non éligible au transfert », lit-on dans la décision, en date du 28 janvier 2010. Cependant, cette commission, en décrétant cela, ne propose aucune alternative, à savoir une éventuelle prise en charge en Algérie. Dans une lettre adressée au président de ladite commission, le 16 mars de la même année, le père, Kamel Zekri, se dit « désorienté », et dans l'ignorance totale de ce qui attend son fils, dont la vie est réellement en danger. Il affirme dans ce sens : « Tous les staffs médicaux pluridisciplinaires composés de professeurs aux CHU de Constantine et d'Alger, et aux EHS d'Azur-plage (Sidi F'redj) et de Douira, ont pourtant jugé que la maladie de mon enfant est très lourde : amyopathie spinale progressive évolutive et familiale compliquée d'une scoliose dorsolombaire sévère à retentissement respiratoire grave. » Ces Professeurs ont préconisé, ajoute-t-il « le transfert de Saïf-Eddine vers l'étranger comme seule issue pour lui sauver la vie ». L'on saura que l'hôpital Saint-Vincent de Paul de Paris est prêt à prendre en charge les enfants, mais le coût approximatif de l'opération pour arthrodèse, incluant différents examens complémentaires, frôle les 28 000 euros. Une somme faramineuse qui n'est pas à la portée de cette famille, loin s'en faut. Il faut savoir que le père est un simple agent de sécurité de son état à la société de gestion immobilière (SGI) de la zone industrielle de Didouche Mourad. Alors, que faire ? Et vers qui se tourner ?