Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a annoncé hier le lancement d'une nouvelle mission militaire, baptisée Irini, dont la mission est de permettre à l'Union européenne de contrôler les espaces maritime et aérien vers la Libye, afin de faire respecter l'embargo de l'ONU sur les armes. L'accord concernant la mise en place de cette mission militaire a été conclu jeudi dernier grâce à la Grèce qui a accepté d'être le pays de débarquement des naufragés secourus par les navires militaires de l'UE. L'Italie avait refusé leur débarquement dans ses ports. C'est ainsi que les navires militaires européens interviendront dans l'est de la Méditerranée, dans des zones à l'écart des routes empruntées par les passeurs. Irini – qui est une mission militaire de l'UE dans laquelle n'est pas engagée l'Otan – aura un mandat d'un an renouvelable et, à la demande de Vienne et Budapest, un point d'étape est prévu tous les quatre mois. Josep Borrell a précisé au cours d'une conférence de presse qu'«Irini n'est pas la solution, mais une partie de la solution pour aider à faire cesser les combats en Libye». «La situation en Libye est complexe, multidimensionnelle. Nous ne sommes pas en situation de pouvoir déployer une force terrestre aux frontières de la Libye, mais nous ne devons pas nous empêcher d'agir là ou nous pouvons le faire», a-t-il ajouté. Selon l'UE, les radars des navires et les satellites qui seront utilisés par cette mission sont destinés à aider à collecter des informations sur les mouvements en Libye. «Irini va succéder à l'opération Sophia, lancée en 2015, mais il ne s'agit pas d'une opération Sophia bis. Irini aura un seul mandat : faire respecter l'embargo imposé par les Nations unies sur les livraisons d'armes à la Libye et son commandement restera en Italie», a insisté Josep Borrell. L'opération Sophia, dont le mandat est arrivé à terme hier, avait pour mission de lutter contre les réseaux de passeurs qui acheminent clandestinement les migrants en Italie et à Malte.