Le pic de l'épidémie de coronavirus n'a pas encore été franchi en France, où la «phase d'aggravation» est toujours en cours, avec un nombre encore important de patients en état grave admis à l'hôpital, a déclaré hier le ministre de la Santé, Olivier Véran. L'augmentation du nombre «de patients en état grave admis à l'hôpital se réduit, se freine, mais nous sommes encore en augmentation, ce qui veut dire que nous ne sommes pas encore au pic épidémique», a-t-il déclaré sur BFM TV. «Cela veut dire que nous sommes encore en phase d'aggravation de cette épidémie sur le territoire national.» «On voit que l'aggravation de l'épidémie est en train de se freiner sous l'effet du confinement et des mesures mises en place, mais elle se poursuit, donc nous ne sommes pas au bout de nos efforts», a-t-il ajouté, repris par l'agence Reuters. Selon le dernier bilan officiel fourni lundi soir, près de 9000 personnes sont mortes en France de l'épidémie, dont 6494 dans les hôpitaux et 2417 dans les institutions médico-sociales, dont les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Pour tenter de contenir l'épidémie, apparue en Chine en décembre avant de se propager dans plus de 200 pays, la France a – comme ses voisins italiens et espagnols – adopté des mesures drastiques de confinement le 17 mars, qui ont déjà été prolongées de deux semaines et qui pourraient l'être une nouvelle fois, le 15 avril. «On a conscience que le confinement permet de sauver les vies», a déclaré Olivier Véran, «donc le confinement durera aussi longtemps qu'il est nécessaire qu'il dure». «Vous aurez la réponse rapidement», a-t-il ajouté, évoquant une possible «intervention dans la semaine du président de la République ou du Premier ministre ou des deux». «Mais il ne faut pas parler trop tôt du déconfinement, parce que quand on commence à parler de l'après, on a le sentiment que c'est fini», a-t-il dit, selon Reuters qui rapporte l'information. Le début des vacances scolaires de Pâques dans la zone C, qui comprend notamment l'Ile-de-France, et la météo clémente ont fait craindre à l'Exécutif ces derniers jours un «relâchement» du respect du confinement. Face à ce risque, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a demandé lundi aux préfets d'«examiner au cas par cas» la «nécessité de durcir les mesures», «là où des signes de laisser-aller se feraient jour». Au niveau local, plusieurs élus ont par ailleurs exprimé le souhait, ces derniers jours, de rendre le port du masque obligatoire pour tous, à l'image du maire de Nice, Christian Estrosi, et du président des Républicains (LR) de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Renaud Muselier. Ce scénario est pour l'heure exclu à ce stade par l'Exécutif à l'échelle nationale, même si la ligne officielle s'est infléchie depuis la fin de la semaine dernière, après des déclarations de l'OMS ouvrant pour la première fois la voie à cette option.