Depuis son apparition fin 2019 en Chine, l'épidémie de coronavirus s'est répandue dans une trentaine de pays, a fait près de 2620 morts et infecté environ 80 000 personnes. La Corée du Sud et l'Iran se retrouvent en première ligne, avec respectivement le plus grand nombre de cas de contamination et de décès en dehors de la Chine. L'épidémie de coronavirus, rebaptisé Covid-19, progressait, hier, rapidement à travers la planète, avec des bilans en forte hausse de la Corée du Sud à l'Iran et trois nouveaux pays touchés. Avec 231 nouveaux cas de contamination annoncés pour la journée d'hier, le total s'élève désormais à 833 en Corée du Sud, dont la plupart dans la secte Shincheonji d'inspiration chrétienne. Sept personnes ont succombé à la pneumonie virale depuis son apparition dans le pays, selon les autorités sanitaires. Dépassant désormais le foyer d'infection du paquebot Diamond Princess au Japon, la Corée du Sud compte le plus grand nombre de malades sur son sol après la Chine. Désormais considérée comme une urgence mondiale, l'épidémie a forcé Séoul à proclamer l'état d'alerte maximum. Au Moyen-Orient, l'Iran a annoncé quatre nouveaux décès, portant à 12 le nombre de victimes de l'épidémie en République islamique, moins d'une semaine après la détection du nouveau coronavirus. Le pays a annoncé, samedi dernier, la fermeture des établissements éducatifs dans 14 provinces, y compris Téhéran. L'Iran est à ce jour le pays où l'épidémie a fait le plus de morts en dehors de la Chine. Plusieurs pays ont commencé à se protéger de la propagation rapide du virus en Iran, devenu le principal foyer de l'épidémie dans la région. L'Arménie, la Turquie, la Jordanie, le Pakistan et l'Afghanistan ont fermé leurs frontières ou restreint les échanges avec ce pays. Ces mesures sont présentées comme temporaires. L'Afghanistan, le Koweït, Bahreïn, l'Irak et Oman ont annoncé, hier, avoir chacun diagnostiqué leur premier cas. Par ailleurs, sur le continent africain, seule l'Egypte est touchée, avec un patient infecté. En Europe, la situation inquiète de plus en plus alors que l'Italie est le pays le plus touché avec cinq morts et 219 personnes contaminées, dont 167 cas en Lombardie. Depuis le premier décès d'un Italien, vendredi dernier, l'Italie a pris de nombreuses mesures de précaution dans le nord du pays, où deux semaines de quarantaine ont notamment été mises en place pour 11 villes. Environ 52 000 personnes ont passé, avant-hier, leur première journée dans des zones de confinement instaurées en Lombardie et Vénétie. Le président de la Vénétie a annoncé que les festivités du Carnaval de Venise, qui devait se terminer aujourd'hui, étaient annulées ainsi que toutes les manifestations sportives de la région. La France aussi se prépare à une possible «épidémie» de Covid-19, selon le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui se dit «attentif à la situation en Italie» et estime «très probable» la possibilité de nouveaux cas en France. L'OMS enfin à Wuhan En Chine, où le coronavirus est apparu en décembre sur un marché de Wuhan (centre), le bilan est désormais de 2592 morts après l'annonce de 150 décès supplémentaires, tous sauf un dans la province centrale du Hubei, berceau du virus. Le ministère de la Santé a aussi fait état de 409 nouveaux cas de contamination, pour un total national de plus de 77 000. Cela représente une décrue importante après les presque 650 nouvelles contaminations annoncées dimanche dernier. Signe de la gravité de la situation, le pays a décidé de reporter la session annuelle du Parlement, qui devait s'ouvrir le 5 mars, une première en trois décennies. La Chine a décidé aussi d'interdire «complètement» et immédiatement le commerce et la consommation d'animaux sauvages, une pratique suspectée d'être à l'origine de l'apparition et la propagation du nouveau coronavirus. La ville chinoise de Wuhan a renoncé à alléger les mesures de quarantaine en place depuis un mois. La maire de Wuhan est ainsi revenu sur une annonce faite quelques heures plus tôt, indiquant que les non-résidents pourraient quitter la ville sous conditions. Une équipe d'experts de l'Organisation mondiale de la santé s'est rendue pendant le week-end à Wuhan, a rapporté le ministère de la Santé. Il s'agit de la première visite annoncée d'experts internationaux sur place depuis le début de l'épidémie. Le coronavirus constitue «la plus grave urgence sanitaire» à avoir frappé la Chine depuis la fondation du régime communiste en 1949, a déclaré, avant-hier, le président Xi Jinping, tout en reconnaissant «des lacunes» dans la réponse à l'épidémie. De son côté, le Japon dénombre plus de 140 cas et quatre morts, dont trois issus du paquebot Diamond Princess décédés à l'hôpital. Plus de 630 personnes ont contracté le coronavirus à bord de ce navire, qui a été placé en quarantaine début février. Entre la Chine et la Corée du Sud, la Corée du Nord n'a pour l'heure fait état d'aucune contamination, mais l'inquiétude monte à l'égard de ce pays dont le système de santé ne paraît pas en mesure de faire face à une éventuelle contagion. La Croix-Rouge a annoncé avoir obtenu une exemption des sanctions de l'ONU pour y acheminer du matériel médical face à une éventuelle arrivée de l'épidémie. Pyongyang a fermé sa frontière avec la Chine dès le début de la crise sanitaire.