Malgré les différentes crises qui ont successivement secoué l'Eglise et la religion chrétienne en général, la maladie du pape Jean-Paul II a révélé l'image d'une communauté soudée et unie dans l'épreuve. Forte de plus d'un milliard de baptisés, dont plus de 600 millions pour le seul continent américain et 250 millions en Europe, le nombre de catholiques dans le monde est stable. La communauté chrétienne représente la plus grande communauté religieuse, soit un milliard et demi de fidèles, et la plus répandue, car elle est présente dans 225 pays. Elle repose essentiellement, malgré ses disparités, sur la croyance en Jésus Christ. La religion chrétienne, subdivisée en quatre grandes confessions, demeure l'une des plus grandes religions monothéistes. On distingue l'Eglise orthodoxe, elle-même subdivisée en deux branches - les églises liées au patriarcat de Constantinople et celles liées au patriarcat de Moscou -, l'Eglise catholique soumise à Rome, les Eglises orientale et protestante. « L'Eglise protestante devait notamment s'imposer en Allemagne, Hollande, Grande-Bretagne et, à cause de l'immigration massive, aux Etats-Unis. Elle a donc été fortement associée à la révolution capitaliste et industrielle et à la constitution de la société qu'on appelle « anglo-saxonne ». Le catholicisme est apparu dans la langue française à partir de 1794 et englobe l'ensemble des dogmes, institutions et préceptes de l'Eglise catholique romaine. Le gouvernement de l'Eglise est organisé de manière hiérarchique avec à sa tête le pape, élu à vie par des cardinaux réunis en conclave et à la majorité des deux tiers. La structure est ensuite constituée d'évêques, prêtres et laïcs. L'essentiel du gouvernement siège au Vatican, situé au cœur de la ville de Rome et qui constitue un petit Etat. Le catholicisme repose sur la croyance des trois Grands Mystères : la trinité (un dieu unique en trois personnes distinctes), l'incarnation (Jésus, vrai homme et vrai dieu, né de Marie) et la rédemption (Jésus nous sauve par sa mort sur la croix). La foi en ces textes et ces Mystères est une condition nécessaire, mais non suffisante pour se dire catholique. A partir du XVIe siècle, une séparation confessionnelle a eu lieu dans la chrétienté durant laquelle est apparue « la réforme protestantisme ». « Le protestantisme a plus spontanément validé que le catholicisme les institutions hors de la sphère religieuse ou ecclésiale, par exemple l'ordre économique, politique, la science ou le jeu culturel, qui ont leur autonomie et une pleine légitimité », explique Pierre Gisel, professeur en théologie à Lausanne (Suisse). Les réformés se sont écartés du christianisme affirmant que l'Eglise était en décalage entre ce qui était écrit dans les Livres. « Ils n'ont donc pas voulu réformer l'Eglise, mais s'éloigner de ces égarements. » Ils ont principalement pour préceptes « la première affirmation du Décalogue et entendent n'avoir pas d'autres Dieu que Dieu, refusant toute image devant laquelle on se prosterne ou que l'on vénérerait pour elle-même ». L'Eglise orthodoxe, une des trois principales confessions du christianisme, a, de son côté, connu de nombreux bouleversements suite aux scandales révélés par la presse. Le 21 mars dernier, l'Eglise orthodoxe grecque a dû faire face à des allégations de « corruption, d'inconduites sexuelles et de trafic de stupéfiants et d'argent », a-t-il été annoncé dans la presse. Des évêques ont démissionné et des députés réclament la séparation de l'Eglise de l'Etat. Déjà, des tensions existaient entre l'Eglise catholique russe et l'Eglise orthodoxe depuis l'effondrement de l'Union soviétique en 1991, empêchant la visite du Pape à Moscou.