La chaleur moite et suffocante continuait de peser sur Tiaret lors de la descente policière à laquelle ont pris part les représentants de la presse. Bien qu'appréhendée, la virée nocturne s'achève dans le calme avec une quarantaine de personnes embarquées pour divers délits. A la sortie ouest, Mezguida ou « Oued-Ettolba », de triste réputation, redouté car il grouille de délinquants notoires après l'élimination des groupes terroristes et leurs soutiens, fut le premier quartier visé. La visite dans ses dédales fut pénible. Dès l'abord, un avant goût du mode de vie qui sied dans ces bantoustans des temps nouveaux. Quelques mètres plus loin, les hommes du commissaire Omar descendent et entreprennent des fouilles corporelles. Huit jeunes sont embarqués. D'autres cités défilent : Zaaroura, en excroissance urbanistique sauvage, El Manar. Pour sortir du labyrinthe, il faudrait la connaissance des lieux mais aussi de la patience. Après avoir gagné la route nationale, direction l'autre populeux quartier du 20 Août 1955 (ex. Sonatiba). Avant d'y parvenir, une halte s'imposait à la gare routière de Aïn Guesma. Deux « clan », quelque peu éméchés, se disputaient la priorité. Ils finiront par être embarqués ainsi que deux africains pour séjour illégal. De Brarik au village Sbagnoul, les policiers entreprennent une descente à pied. Etrangement, il n'y avait rien à signaler. Entre temps, les nouvelles diffusées par les talkies-walkies sont loin d'être rassurantes. Une situation qui ne décourage pas les policiers qui continuent de veiller au grain.