L'Agence intervient à la veille de la refonte globale du système national de santé annoncé par le président de la République. L'annonce de la création de l'agence nationale de sécurité sanitaire par le président de la République intervient à un moment où le monde entier vit une crise sanitaire sans précédent, à savoir le Covid-19. Cette épidémie continue de sévir et n'a pas encore révélé tous ses secrets. Revendiquée durant des années par les spécialistes en épidémiologie et par le Conseil de l'Ordre des médecins, à sa tête le Dr Mohamed Bekkat Berkani, cette agence constituera la sentinelle du système de santé algérien. Axée sur la prévention et l'anticipation, un aspect abordé dans le plan d'action du gouvernement, cette institution a pour objet de définir et promouvoir la politique de sécurité sanitaire. «Nous ne devons plus subir les événements mais les anticiper», a de tout le temps martelé le Dr Bekkat, président du Conseil national de l'Ordre des médecins et actuellement membre du comité scientifique de suivi et d'évolution de l'épidémie Covid-19. Cette agence intervient également à la veille de la refonte globale du système national de santé, annoncée également par le président de la République. Ainsi, elle participera à la réflexion dans la réforme du système de santé, à la mise à niveau de la carte sanitaire, et l'élaboration des recommandations sur la politique de la santé préventive et curative, notamment sur les maladies transmissibles, les maladies émergentes et ré émergentes. «Cette institution autonome sera placée sous l'autorité du chef de l'Etat et ses membres seront désignés par le président de la République. L'agence veillera sur l'état de santé des citoyens ainsi que sur les moyens qui seront mis à sa disposition. Elle aura donc un rôle de lanceur d'alerte», a déclaré le Pr Abderrahmane Benbouzid, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, dans un entretien accordé à El Watan. Comme elle aura pour mission de définir et valider les parcours de soins et émettre des avis sur la politique nationale du médicament et sur la formation médicale continue, a-t-on appris et dont le projet est en attente de validation. Pour Ali Chaouche, spécialiste de la gestion hospitalière, cette agence «est un plus pour la mise en place d'un système national de santé et aider à la prise de décisions. Il s'agit d'un système d'alerte sur les besoins des citoyens en matière de santé», tout en soulignant que «cette agence doit être composée, outre de praticiens de santé, de spécialistes de divers horizons, en l'occurrence d'épidémiologistes, de cliniciens, d'économistes, de spécialistes de gestion et de statisticiens, car, a-t-il ajouté, l'agence a besoin de ceux qui connaissent le secteur de la santé et qui contribueront chacun dans sa compétence à aider à la prise de décision». Ce qui permettra de faire les prévisions nécessaires quant à la progression de certaines maladies transmissibles ou non transmissibles proportionnellement à la population et surtout agir en amont sur l'apparition d'une éventuelle maladie et sur la sécurité des citoyens. Cette agence aura aussi à réfléchir sur une stratégie à adopter face aux questions environnementales et la sécurité alimentaire face aux nouveaux défis en matière de santé. Le ministre de la Santé est chargé par le président de la République de proposer des noms de personnes qui auront à préparer le projet de texte relatif à la création de l'agence nationale de sécurité sanitaire dans les prochains jours. Une liste d'une vingtaine de personnes est déjà prête, selon des indiscrétions, dont certaines seront probablement retenues pour être désignées en tant que membres dans cette agence.