Le Genevois Alain Rolland inaugurera, le 4 août, le plus grand centre commercial d'Algérie en présence des autorités algériennes et de Jean-Claude Richard, l'ambassadeur de Suisse à Alger. L'entreprise n'a pas été sans mal. L'ouverture, prévue pour l'automne 2008 a été plusieurs fois reportée à cause de retards dans la réalisation des travaux et de la bureaucratie. Le plus grand centre d'affaires d'Afrique ouvrira finalement ses portes quelques jours avant le début du Ramadhan, période faste pour la consommation. Le complexe commercial, situé au cœur de la cité populaire de Bab Ezzouar, dans la banlieue d'Alger, offrira une centaine de boutiques, un hypermarché, plusieurs franchisés dont le suisse Swatch ou le français Lacoste, plus de 20 restaurants ou encore un bowling et une salle de sports. Les 8 salles de multiplex, opérationnelles, ne seront pas encore ouvertes faute d'autorisation. Au total, 31 000 m2 de surfaces commerciales et 1500 places de parking accueilleront quotidiennement 40 000 clients. Le centre commercial de Bab Ezzouar représente un investissement d'environ 75 millions d'euros injectés par la Société des centres commerciaux d'Algérie (SCCA) présidée par Alain Rolland, à la base du centre commercial La Praille de Genève. Le promoteur suisse estime qu'il permettra la création de 1500 emplois. Pour la Société des centres commerciaux d'Algérie, le projet de Bab Ezzouar est la première étape d'un développement dans le reste du pays. « Les besoins et les attentes de la population sont immenses, confie Alain Rolland. Nous étudions actuellement plusieurs nouveaux sites d'implantation. Nos investissements à terme en Algérie pourraient atteindre les 20 milliards de dinars d'ici à 5 ans. » Reste que la bataille pour conquérir le commerce de détail algérien est toutefois loin d'être gagnée. Alain Rolland réussira-t-il là où Carrefour a échoué ? Le géant français de la distribution avait abandonné rapidement ses affaires algériennes après des problèmes liés aux lois sur l'importation, à la bureaucratie, à l'ampleur de l'économie souterraine et à une corruption endémique. L'Algérie reste une terre difficile à prendre. Même pour Alain Rolland, roi suisse des caddies.