Les Djedars, à proximité de Frenda, sont à l'abandon, avez-vous un projet autour de leur conservation ? Les Djedars (monuments funéraires des traditions berbères) ne sont pas à l'abandon, ils sont assurés par des gardiens dépendant de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés, fréquemment contrôlés par nos services, car ils sont parmi les sites les plus visités dans notre région. Concernant leur conservation, ce site a été classé patrimoine national le 23 juin 1913, publié dans le Journal officiel de la République algérienne le 23 janvier 1968 et a bénéficié d'une étude d'établissement d'un plan de protection et de mise en valeur qui sera réalisée par l'intervention des spécialistes du patrimoine culturel selon la réglementation en vigueur Y a-t-il des études archéologiques autour des Djedars, sinon, est-il envisagé de les étudier ? Le plus ancien document se rapportant aux Djedars est un récit d'Ibn Rafik, historien arabe de la fin du Xe siècle et du début du XIe siècle qui vécut sous la dynastie Ziride et écrivit une histoire de l'Afrique septentrionale et une histoire généalogique des Berbères. Son témoignage précieux, quant à la chronologie, est rapporté en deux versions légèrement différents l'une de l'autre, par Ibn Khaldoun. Ces monuments ont fait l'objet de plusieurs études depuis leur découverte en 1842 par le commandant Bernard en mission de reconnaissance avec le général Lamoricière. Comme l'étude de Bordier et celle de Mac Carthy en 1875, la mission de la Blanchère et finalement l'étude importante de Fatima Kadaria Kadra (Les Djedars, monuments funéraires Berbères de la région de Frenda, OPU 1983). Sans oublier les mémoires des étudiants chaque année universitaires. Malgré ces études, les Djedars restent assez mystérieux. Pourquoi n'exploitez-vous pas ces sites à des fins touristiques, comme nous l'avons vu à Tipasa pour le Mausolée royal de Mauritanie ? C'est vrai qu'il y a une grande ressemblance entre ces monuments et le Mausolée royal de Mauritanie de Tipasa, même des études de comparaison archéologique évoquent cette hypothèse. S'agissant de l'exploitation à des fins touristiques, ce rôle a été confié à l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGEBC) qui a le statut d'Epic conformément au décret exécutif n°05-488 du 25 décembre 2005 portant transformation de la nature juridique de l'Agence nationale d'archéologie et de protection des sites et monuments historiques et changement de dénomination. Chose qui ne nous a pas empêchés d'inclure ces sites dans une approche globale de développement durable dans l'élaboration des différents plans, comme le Schéma régional d'aménagement du territoire (SRAT), le plan d'aménagement de la wilaya de Tiaret et probablement l'élaboration du plan de la zone d'extension touristique (ZET) qui a été proposé par les services du tourisme. Avez-vous un message ? Depuis 1998 (date de promulgation de la loi 98-04 relative à la protection du patrimoine culturel) nous avons les moyens juridiques de définir notre patrimoine culturel, d'édicter les règles générales de sa protection, sa sauvegarde et sa mise en valeur et de fixer les conditions de leur mise en œuvre. Et quand ces monuments sont classés comme patrimoine national, nous devons exploiter tous nos efforts pour les protéger, conserver et les mettre en valeur, c'est la mission qui incombe à toute personne qui a trait au patrimoine culturel.