Le centre touristique « Grand Bleu » du Chenoua, qui enregistre une affluence record en cette période estivale 2010, ne pouvant plus répondre aux milliers de demandes des familles de tout le pays, est épaulé à présent par une infrastructure touristique érigée à quelques encablures. L'hôtel luxueux du Chenoua appartient au Groupe Aboura. Ayant été construit sur une superficie de 1000 m2 confinée entre le gigantesque mont du Chenoua et le rivage de la mer Méditerranée, l'hôtel du Chenoua qui surgit au milieu d'un environnement pas du tout préparé à l'activité touristique, s'est frayé un bout de chemin, d'abord à travers ses couleurs, son aménagement intérieur, son architecture et son design, pour se faire accepter. Un espace en jachère de 6000 m2 entoure ce majestueux bâtiment qui renferme 20 suites, une piscine, un jacuzzi, des terrasses avec vue sur la baie du Chenoua, de la ligne Internet. Cet équipement du secteur du tourisme est confronté à deux problèmes majeurs, celui du parking pour les véhicules et ensuite celui de l'attestation d'exploitation. La direction du tourisme de la wilaya de Tipasa ne pouvant pas délivrer ce document, car le permis de construire se trouve dans les bureaux de la daïra de Tipasa. Cet hôtel a ouvert ses portes depuis le 10 juin dernier. L'opérateur du secteur privé a fourni les documents dûment certifiés par l'administration de la wilaya, notamment l'agrément signé par le ministère du Tourisme, le registre du commerce, la carte fiscale. « J'emploie 35 personnes toutes déclarées auprès de la caisse sociale, nous indique le patron Aboura, tous mes employés sont originaires du Chenoua et de la commune de Tipasa », ajoute-t-il. Le P/APC de Tipasa par intérim apporte d'autres informations : « Le dossier de cet hôtel a fait l'objet d'une étude au niveau de l'APC et de la DUC dit-il ; maintenant, il a été transféré à la daïra de Tipasa depuis bientôt un mois, j'ignore maintenant la suite réservée à cet investissement. » Notre interlocuteur ne dissimule pas son ambition en matière d'investissement au niveau local et national dans le secteur du tourisme. L'hôtel Chenoua affiche complet jusqu'au 8 août 2010. Lourdeurs bureaucratiques Les prix pratiqués pour un hébergement de 24 heures dans cet hôtel varient entre 5000 DA et 18000 DA. Néanmoins, le responsable de cet hôtel attend toujours l'intervention de Sonelgaz sur son site, bien que la facture ait été déjà payée. « Dès qu'il achèvera la reconstruction de son poste, nous indique le directeur de la Sonelgaz de la wilaya de Tipasa, nous allons l'alimenter en énergie électrique », conclut-il. Dans certains cas, les investisseurs animés de bonne volonté sont lassés et découragés par les lourdeurs bureaucratiques, en dépit parfois d'une situation qui ne souffre aucune remarque. Contacté par nos soins, le chef daïra de Tipasa précise : « En effet, je préside la commission de daïra selon la loi 15-08, le dossier devra passer par l'APC et la DUC avant qu'il ne soit étudié par la commission de daïra qui est composée des différentes directions. Chacune d'elles émettra son avis sur le dossier en question. Ce n'est pas moi qui décide, c'est bien la commission de daïra. Vous savez, les secteurs du tourisme, des travaux publics, la direction de l'urbanisme, entre autres, devront se prononcer sur la faisabilité de cet investissement. La commission de daïra siègera au mois d'août. L'investisseur doit patienter par conséquent, même s'il dispose déjà des documents officiels et que l'hôtel a déjà ouvert ses portes. » La direction du tourisme de la wilaya se réjouit de l'apparition de ce nouveau joyau du secteur du tourisme à Tipasa, car les capacités d'hébergement dans la wilaya augmenteront d'abord et ensuite ceux qui existent doivent être mis à niveau pour améliorer les conditions de séjour des familles qui souhaitent passer des vacances dans cette wilaya. Le Groupe Aboura possède un complexe fonctionnel depuis 3 années à Mostaganem, composé de 38 chambres et de 38 bungalows et d'un aquaparc à Mostaganem d'une part, et d'autre part d'un hôtel de 62 chambres à Oran et d'un hôtel de 200 chambres à Alger, tous les deux en cours de construction. L'investisseur Aboura compte doter son hôtel Chenoua à moyen terme, dès que certains problèmes seront résolus, de certains équipements pour rendre les séjours plus attrayants. Décollage touristique Les investisseurs Barki Mohamed et Aboura Mâamar constitueront sans aucun doute dans un proche avenir la locomotive du développement de l'activité touristique au Chenoua. Grâce au soutien et à l'encouragement des hautes autorités du pays, ils comptent tous les deux réaliser des complexes touristiques balnéaires dignes des grandes nations. Les projets structurants en cours de réalisation engagés par la wilaya de Tipasa depuis 2005 contribueront à l'essor des activités touristiques. Les deux investisseurs algériens (Barki Mohamed et Aboura Mâamar, ndlr) se montrent volontaires, la concrétisation de leurs projets respectifs ouvre le chemin à une source de revenus très importante pour la commune de Tipasa. L'hôtel Chenoua représente déjà un échantillon du nouvel état d'esprit de ces éclaireurs « made in bladna ». Le tourisme au sens le plus large est une activité économique, un investissement très lourd certes, en mesure d'être fructifié quand il est pris en charge par des professionnels. Cet investissement exige des sacrifices et des initiatives pour répondre à toutes les doléances du marché local et international, car la concurrence ailleurs est impitoyable. « Il faut penser à nos compatriotes qui fuient le pays pour aller passer leurs vacances déclare notre investisseur, il faut agir vite pour arrêter cette saignée qui s'amplifie d'année en année, dit-il, nous voulons investir dans notre pays, car la beauté des paysages naturels algériens n'a pas d'égale, et cet investissement réconciliera les vacanciers algériens en quête d'évasion et de repos avec le produit touristique national », conclut-il.