Critique de cinéma : une spécialisation qui compte bien se faire sa petite place dans la presse algérienne. Une quinzaine de journalistes de différents titres vient de bénéficier d'un séminaire de formation à la critique de cinéma, organisé par l'ambassade de France à Alger. Ce stage, qui s'est effectué au Centre international de presse (CIP), a été animé par deux spécialistes en la matière : Djamel Boukella, critique de cinéma free-lance, et Luc Lagier, animateur et producteur du magazine Court-circuit sur la chaîne franco-allemande Arte. Durant cinq jours, les « élèves » critiques de cinéma ont eu à visionner des films et des courts métrages algériens et étrangers, suivis de séances de débat et d'analyse : plans, séquences, couleurs, textes, symboles... tout est décortiqué et examiné de près. Mais comme l'ont si bien expliqué les deux encadreurs, cette discipline est loin d'être une science exacte. Subjectivité et expérience étant les principales caractéristiques d'un critique de cinéma ; plus on visionne des films, mieux on est à même d'y porter une analyse critique. En d'autres termes, c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Mais là encore se pose une problématique liée à la réalité du « terrain » : les sorties de films et le fonctionnement des salles de cinéma sont loin d'être une tradition. On se contente donc du petit écran : numérique, vidéo, VCD et DVD, piratés bien sûr. Mais l'essentiel est dans la persévérance, et vu l'intérêt porté sur la question, les adeptes de la critique de cinéma auront certainement un rôle prépondérant dans l'évolution de l'industrie embryonnaire du cinéma en Algérie. C'est du moins le souhait des journalistes présents à ce stage, qui sont décidés à investir le terrain dans cette discipline et à faire évoluer la situation.