Conférence n Malaki Iskandaria (Anges d'Alexandrie) sera projeté, aujourd'hui mercredi, en avant-première en Algérie, à la salle El Mougar. Initiée par l'Office national de la culture et de l'information, cette projection, qui entre dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe», se veut, selon les organisateurs, un hommage à la femme arabe à travers son parcours professionnel, sachant que l'auteur du film est une femme. Réalisé par Sandra Nacheat, une jeune Egyptienne, le film retrace l'histoire d'une jeune femme qui orchestre l'assassinat de son époux, un vieux et riche milliardaire. Soupçonnée par la justice, elle engage un jeune avocat. Celui-ci tombe amoureux d'elle, et après avoir réussi à prouver son innocence, il se marie avec elle. Mais, plus tard, il se rend compte qu'il s'est fait induire en erreur… «Ce film est bien différent de ce qui se fait d'habitude en Egypte», a déclaré la réalisatrice lors d'un point de presse hier à la salle El Mougar, ajoutant que «le choix du film n'est pas fortuit». «Il s'est imposé par lui-même (par son genre) dans le paysage cinématographique égyptien», a-t-elle indiqué, car, a-t-elle dit, «il y a une demande du public pour ce genre de film». La tendance en Egypte, selon l'oratrice, est de faire des comédies ou encore des films d'évasion et de divertissement, alors «j'ai décidé de sortir de la représentation classique du cinéma égyptien et de faire un film d'action et à suspense», a-t-elle expliqué, précisant que son film ne porte aucune empreinte américaine. «Je ne suis pas influencée par le cinéma d'action américain. Je voulais seulement faire un film d'action, un film différent, donc je l'ai fait. C'est pour changer de ce qui se fait habituellement en Egypte. En plus, pour moi, le cinéma n'a pas de nationalité, ni de frontière. Le cinéma est un langage universel. Quand on fait du cinéma, on ne fait pas du cinéma américain, français ou égyptien, on fait du cinéma tout court.» Et de souligner par ailleurs : «C'est une manière pour moi d'apporter un nouveau souffle à la pratique cinématographique, donc d'innover.» La réalisatrice a noté que le cinéma égyptien s'ouvre depuis quelque temps à d'autres genres. «Le cinéma égyptien ne reste plus confiné dans une même pratique et dans un même genre. Il s'y ouvre davantage, et c'est le public qui en est le juge», a-t-elle dit. l Le film révèle effectivement une image tout autre du cinéma égyptien, loin des clichés usuels et maladroitement véhiculés, c'est-à-dire un cinéma jeune, dynamique et novateur. Un cinéma se voulant imaginatif et répondant à la sensibilité du jeune public, «un public majoritaire», a-t-elle précisé. «Ce film, et à ma grande satisfaction, a eu un écho favorable du public et de la critique», a confié la réalisatrice, indiquant que «cela m'a encouragé à en faire un autre, l'Otage, un film à travers lequel je cherche à toucher la jeune génération». Par ailleurs, l'auteur du film s'est exprimé sur son métier en tant que tel dans une profession dominée par les hommes. «Je suis une femme et j'exerce un métier entouré d'hommes, et je refuse que les gens me jugent sur mon sexe. Je travaille, donc c'est par rapport à mon travail que les critiques doivent se faire», a-t-elle dit. Et d'ajouter : «Je veux prouver tout le temps, et à travers mon travail, que je suis une bonne réalisatrice. C'est un défi que j'essaie de relever à chaque réalisation». Enfin, la cinéaste a reproché aux cinéastes arabes leur méconnaissance du cinéma arabe en général, contrairement au cinéma étranger. ? cet effet, elle a souhaité que «cette visite en Algérie constitue pour moi l'occasion de connaître en profondeur le cinéma algérien et examiner les opportunités et les possibilités de réalisation en commun».