Accompagné des ministres de la Santé, de l'Education nationale, de l'Intérieur et de l'Economie, Edouard Philippe, Premier ministre français, a fait un dernier point sur le virus Covid-19 avant le déconfinement de la France, qui interviendra lundi prochain. En ce qui concerne l'épidémie, la carte sanitaire de la France commence à se préciser. Une grande partie du territoire, notamment les régions du Sud, de l'Ouest et du Centre sont en vert. Ce qui signifie que le virus est peu répandu ou a reculé. Restent néanmoins la région Ile-de-France, dont Paris, la région Est et la Bourgogne, où les services hospitaliers sont toujours sous tension. Ces régions sont classées rouges. Mais peu importe la couleur sanitaire de chaque région, le déconfinement, lui sera national, mais progressif. Afin d'éviter un retour de l'épidémie, le déconfinement sera accompagné de mesures strictes, voire parfois coercitives. Dans les transports publics, en plus de la distanciation sociale et de la suppression de la moitié des sièges pour éviter de nouvelles contaminations, à Paris par exemple, la prise du métro lors des heures de pointe sera réservée uniquement aux personnes qui travaillent. Elles doivent présenter une attestation de travail fournie par l'employeur. Le masque obligatoire En revanche, en dehors des heures de grande affluence, tout le monde pourra prendre les transports parisiens mais en portant un masque et en respectant les gestes barrières (lavage des mains, distanciation physique et port du masque). Le trafic va également augmenter. De 7% actuellement, il devrait atteindre 70% d'ici début juin prochain. Idem aussi pour les bus, les tramways et les trains, qui relient Paris aux banlieues. En ce qui concerne les voyages de longues distances, ceux-ci ne sont autorisés que sur un rayon de 100 km à vol d'oiseau. Autrement dit, aucune personne n'est autorisée à dépasser cette limite kilométrique, sauf pour des raisons professionnelles bien prouvées ou pour urgence familiale impérieuse. Des milliers de policiers vont être déployés dans les gares pour vérifier si les voyageurs portent tous des masques d'une part et si la raison de leur voyage est sérieuse ou pas, d'autre part. Dans l'éducation, 90% des écoles primaires rouvriront leurs portes à partir de ce lundi. Mais en réalité, elles n'accueilleront pas tous les enfants. La priorité est donnée aux enfants de soignants et des forces de l'ordre ainsi qu'à ceux socialement fragiles ou risquant un décrochage scolaire. Pour assurer une distanciation physique nécessaire entre eux, seuls 8 à 10 enfants seront accueillis par classe, parfois moins. Les autres devraient continuer à télé-étudier. Les enseignants et les travailleurs sociaux sont tenus de porter le masque à l'intérieur des écoles, éviter à ce que les enfants ne se rencontrent dans les couloirs et à ne pas jouer à des jeux collectifs. Par ailleurs, le retour des collégiens se fera le 18 mai dans les zones vertes et probablement le 25 du même mois dans toute la France. Point d'étape Sur le plan économique, l'ensemble des commerces rouvriront, excepté les bars, les cafés, les restaurants et autres lieux culturels qui accueillent plus de 5000 personnes, ainsi que les cinémas. Un nouveau point d'étape sera fait le 2 juin prochain pour voir si la réouverture des restaurants et des cafés est possible ou pas. Les autorités françaises ne veulent pas prendre le risque d'un retour de pandémie qui sera fatal pour le système sanitaire du pays, déjà éprouvé et saturé dans certaines régions. Le télétravail reste de mise dans toutes les entreprises et le retour à la normale n'est envisagé que vers septembre. Très touchée par le Covid-19, la France a enregistré plus de 25 000 décès liés à l'épidémie de coronavirus. Mais en plus des pertes humaines, le pays a vu son taux de chômage bondir. Il est accompagné d'une baisse effrayante de l'activité économique dans tous les domaines. Tous les comptes sont au rouge, notamment celui de la sécurité sociale, dont le déficit a dépassé les 41 milliards d'euros. Il faudra de nombreuses années et beaucoup d'efforts pour revenir à une situation économique et sociale normale. D'ores et déjà, le patronat commence à demander aux Français de ne pas prendre leurs vacances et de travailler durant l'été. Certains think thank recommandent de donner un jour ou deux de son salaire pour aider les comptes publics à se relever. Mais aucune piste n'a été retenue pour l'instant.