Edouard Philippe a esquissé dimanche soir quelques pistes pour mettre en place le déconfinement progressif qui devrait intervenir le 11 mai prochain. Tout en indiquant que la situation générale ne redeviendra pas à la normale avant «bien longtemps», Edouard Philipe a évoqué l'idée d'isoler les porteurs du virus, et ce, de deux manières : soit en les maintenant chez eux avec l'obligation de ne pas sortir, soit en les confinant dans des hôtels. «Ce sont des actions lourdes», a reconnu M. Philipe, mais «compte tenu de ce que nous avons dit auparavant, nous considérons que cette méthode est la seule que nous puissions mettre en œuvre. C'est autour de cette architecture que le système fonctionnera». Près de 20 000 morts en France En France, le Covid-19 a tué plus de 19 000 personnes jusqu'à dimanche soir, ce qui place la France au troisième rang des pays européens touchés après l'Italie et l'Espagne. Concernant les transports publics, Edouard Philipe a estimé très «probable qu'à partir du 11 mai, le masque grand public soit obligatoire». Mais il a tenu à rassurer les Français que «d'ici la fin du mois d'avril, les masques seront disponibles en pharmacies et peut-être même au sein des mairies». Alors que l'économie française est presque à l'arrêt depuis le 17 avril, engendrant 9 millions de chômeurs, le retour à l'emploi se fera lui aussi progressivement. Ainsi, dans les entreprises qui peuvent continuer à fonctionner avec le télétravail, le Premier ministre français encourage de continuer dans cette voie. Des tests massifs à partir de la fin avril Mais quand ce n'est pas le cas «alors il faudra que les règles au sein des entreprise respectent les gestes barrières et les consignes de distanciation sociale» pour éviter une nouvelle propagation du virus. Idem pour les commerces dont certains rouvriront progressivement, mais le Premier ministre français n'a pas précisé lesquels, excluant toutefois les restaurants, les bars et les cinémas. Afin que le déconfinement soit le plus maîtrisé possible, deux types de tests seront pratiqués massivement. Dans le premier cas, ce sont des tests viraux (environ 150 000 par semaine). Le but étant de savoir si on est porteur du virus au moment où on fait le test. Le deuxième type de test, ce sont les tests sérologiques. Ils aident à savoir si on est porteur d'anticorps ou pas. Concernant le retour en classes, il apparaît clair que ce ne sont pas toutes les écoles qui rouvriront leurs portes le 11 mai prochain. «La bonne méthode pour le déconfinement des écoles sera la méthode progressive car il est difficile de faire respecter les gestes barrières dans les établissements scolaires», a jugé Edouard Philipe, qui néanmoins prévoit une « «réouverture plus large dans des territoires exempts du virus». Conseillant les Français de ne pas programmer de sitôt leurs vacances, Edouard Philipe a laissé entendre que les frontières ne seront pas rouvertes de suite et que le transport aérien ne sera pas opérationnel pour bientôt. Pour lui, la santé des Français et la continuité de la vie de la nation, sont les deux conditions de déconfinement qui sera tributaire de deux conditions essentielles : la première rétablir la capacité d'accueil des hôpitaux pour qu'ils ne soient pas débordés, la seconde, pouvoir tester un maximum de personnes pour éviter une nouvelle propagation. Mais l'Exécutif français est confronté à des critiques de la part de l'opposition. Cette dernière continue de dire que le gouvernement français a mal géré la crise. Selon Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, le gouvernement français n'a pas suivi le triptyque qui a donné des succès en Allemagne et en Corée du Sud, à savoir tester, isoler puis soigner. La chef du Rassemblement national (parti d'opposition) a accusé le gouvernement d'avoir réagi trop tard.