Une instruction complémentaire a été demandée, hier, à l'issue du procès en appel de l'affaire des émeutes, en juin dernier, de Sidi Salem (Annaba). Cette décision a été prise par le président de la section pénale près la cour d'appel de Annaba. Après l'audition des 33 condamnés dans cette affaire et les plaidoiries des avocats de la défense, le représentant du ministère de la République a requis des peines allant de 2 à 8 ans de prison ferme, s'alignant ainsi sur le verdict prononcé en première instance par le tribunal d'El Hadjar. Il a maintenu également, lors de son réquisitoire, la même amende de 1 million de dinars pour chacun des inculpés. Une instruction complémentaire confirme, si besoin est, que l'affaire des émeutes qui ont secoué pendant quelques jours la localité de Sidi Salem, n'a pas encore livré tous ses secrets. En effet, plusieurs parents de détenus, arrêtés et emprisonnés dans le sillage de ces événements, continuent de défendre que leurs enfants sont innocents, réfutant toutes les accusations dont ils font l'objet. Les plaidoiries des avocats ont été justement axées sur ce point précis, car il se trouve que certains détenus ont été arrêtés lors de ces émeutes alors qu'ils étaient, selon leurs avocats, de passage au mauvais moment. Ce qui a poussé vraisemblablement le président de l'audience à demander un complément d'instruction à l'effet de lever toute équivoque sur ce point. Ce procès en appel a tenu en haleine, outre les parents, les voisins des détenus, venus en nombre attendre, à l'extérieur de la cour de justice jusque tard dans la nuit, le jugement de cette affaire, car ils étaient interdits d'accéder à l'audience. En attendant ce complément d'instruction, les 33 détenus qui sont poursuivis pour atteinte à l'emblème national, déploiement du drapeau français, attroupement non autorisé, destruction des biens de l'Etat, offense à corps constitué vont certainement passer le mois de Ramadhan en prison, contrairement au souhait de leurs familles.