C'est l'heure des empoignades et des règlements de comptes à la section syndicale UGTA d'Air Algérie. A peine quelques jours après la dénonciation, par le secrétaire général du syndicat, d'une mystérieuse « campagne de déstabilisation » que subirait le pavillon national, pas moins de six sections syndicales, constituées notamment des pilotes, du staff technique, des œuvres sociales et de l'informatique, contestent la légitimité de leur supérieur hiérarchique. Les faits qui sont reprochés au secrétaire général du syndicat d'entreprise restent pour le moins énigmatiques. « Le pseudo SG UGTA/ Air Algérie, qui ne représente que lui-même, met du sien sous l'impulsion de ses sponsors pour défendre le pavillon national. Contre qui prétend-il se battre ? Le gouvernement qui a institué la loi de finances complémentaire 2009 ou les lettres anonymes envoyées au plus haut niveau ? », écrivent les syndicalistes contestataires dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Et de s'indigner : « Décidément, l'anonymat a la cote à Air Algérie, c'est le seul procédé habilité à faire réagir et sortir de la torpeur. Au point de déstabiliser et susciter une levée de boucliers, alors qu'on reste muet face aux suggestions et autres propositions bien identifiées celles-là. » Les protestataires soulignent, par ailleurs, que l'actuel secrétaire général du syndicat aurait « eu l'audace et le culot d'user de chantage en menaçant de recourir à la mobilisation des entreprises aéroportuaires alors qu'il n'en est pas habilité, à défaut du soutien des travailleurs d'Air Algérie qui sont au fait de ses véritables desseins ». Ils assurent que le secrétaire général du syndicat ne trouvera « pas une seule personne » acquise à ce qu'ils jugent être une « cause suicidaire ». Les six responsables s'étonnent même du fait que le responsable de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, n'ait pas mis fin à ce qu'ils appellent « l'illégalité » du syndicat d'entreprise. « Il est clairement établi, tranchent les signataires du communiqué, que le souci du pseudo SG UGTA Air Algérie n'est pas, comme il le prétend, la défense du pavillon national mais le maintien du statu quo dans l'entreprise, propice à toute dérive ». Contacté, le secrétaire général d'Air Algérie, Toufik Khodja, n'a pas fait montre d'étonnement vis-à-vis des syndicalistes protestataires. « Ce sont toujours les mêmes personnes qui font de l'agitation, répond-il. Je les mets au défi de mettre en place leur propre assemblée générale. » Tout en appelant les trublions à intégrer le conseil d'entreprise et de « faire de l'opposition à l'intérieur même du conseil », Toufik Khodja considère que sa section syndicale fait l'objet d'un mouvement de redressement aux fins inavouées. Un cadre d'Air Algérie, qui soutient le secrétaire général du syndicat d'entreprise, soupçonne les syndicalistes protestataires de vouloir « saboter » l'accord salarial conclu récemment avec le PDG d'Air Algérie.