La cité universitaire de Azzaba, qui n'est qu'àsa troisième année, a connu moult changements qui ont fortement chamboulé la vie estudiantine déjà très compliquée. A la rentrée 2004-2005, la cité, initialement mixte, s'est vu réservée exclusivement aux étudiantes inscrites dans les filières de droit et de littérature arabe. Les étudiants ont été appelés à résider à la cité d'El Hadaiek, située à plus de 30 km de Azzaba. Dès lors, un grand mouvement de protestation est organisé par les résidents qui ont bruyamment manifesté leur total refus, en vain, puisqu'ils n'obtiendront pas gain de cause. Les résidents délogés affirment aujourd'hui que depuis leur départ, plusieurs problèmes se sont amplifiés et citent à titre d'exemple l'inconsistance des repas proposés au restaurant de la cité, ainsi que l'insécurité qui y régnerait. Le président de l'Union nationale des étudiants algériens à Skikda explique : « Depuis qu'on nous a expulsés, bon nombre de problèmes qui existaient déjà se sont accentués, encouragés par la passivité des résidentes qui ne se plaignent presque jamais par peur de représailles. » Une déclaration qu'il nous a été impossible de vérifier, malgré nos tentatives de nous rapprocher des résidentes qui ont préféré s'abstenir de faire le moindre commentaire. Cette situation a encouragé en quelque sorte la volonté clairement affichée par les étudiants de revenir à Azzaba pour y occuper la nouvelle cité de 500 Lits encore en construction. En s'estimant avoir été assez lésés, ils avancent que la nouvelle infrastructure leur reviendrait de droit. Ils s'appuient sur des promesses qui leur ont été faites à l'époque où on les a contraints à quitter Azzaba. Selon les propos du président de l'UNEA de Skikda : « On nous a promis de nous installer dans la nouvelle cité universitaire qui devait être réceptionnée en janvier 2005, malheureusement à l'heure actuelle, les travaux n'ont toujours pas été achevés et nous attendons toujours. » Vraie promesse ou simple leurre ? En évoquant le sujet avec le directeur de la cité universitaire de Azzaba, la réponse est toute autre. Il dit : « Aucune décision n'a été prise quant aux éventuels bénéficiaires de la nouvelle cité. Nous attendons la fin des travaux qui devraient s'achever courant juin 2005 pour les blocs et octobre pour le restaurant. Ce n'est qu'après la réception de la cité qu'une commission siègera pour prendre une décision définitive. » Le directeur émet, cependant, l'éventualité d'attribuer la nouvelle cité à la gent féminine, car d'après ses dires, la cité des 500 Lits qu'il dirige actuellement est en sureffectif. Elle accueille 974 résidentes dans 250 chambres, ce qui équivaut à une occupation de 4 par chambre au lieu de 2. L'autre argumentation avancée par le directeur est la forte affluence féminine dans les deux spécialités enseignées à l'annexe universitaire de Azzaba (le droit et les lettres arabes). Il dira : « Rien que pour la rentrée 2004-2005, 450 inscrites en première année de droit ont demandé à résider à Azzaba alors que le nombre des garçons inscrits n'était que de 25. Il est donc plus logique de loger dans la nouvelle cité les étudiantes en droit et en lettres arabes restées à El Haddaiek. Cela permettra de regrouper toutes les promotions dans la même résidence. » En attendant la fin des travaux de l'objet de la discorde, les spéculations vont bon train ; et chacun y va de ses arguments. Cependant on s'accorde à dire qu'un minimum de coordination entre les infrastructures pédagogiques et les œuvres sociales aurait peut-être pu éviter tout autre problème.