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UNIVERSITE DE MOSTAGANEM
Une rentrée dans l'indifférence
Publié dans El Watan le 02 - 10 - 2004

Les 19 000 étudiants que compte l'université de Mostaganem - dont pas moins de 5 900 nouveaux inscrits - tardent à rejoindre les amphis. Alors que certains départements notamment dans les sciences agronomiques et les lettres ont bel et bien affiché leurs emplois du temps depuis le 25 septembre, les rares enseignants qui ont repris studieusement le chemin des classes ont eu la désagréable surprise de ne croiser même pas l'ombre d'un étudiant.
Si, pour les nouveaux venus, la rentrée est habituellement retardée pour leur permettre de s'habituer au rythme particulièrement asynchrone de l'enseignement supérieur, il n'en est pas de même pour ceux en fin de cursus qui se doivent de négocier leur dernière année à engranger un maximum de connaissances. C'est dans les filières scientifiques où les cursus sont obligatoirement ponctués par l'élaboration d'un mémoire que se rencontrent les plus téméraires qui tiennent absolument à soutenir leurs travaux de fin d'études avant l'irruption du Ramadhan. En effet, le mois de jeûne est particulièrement éprouvant pour la communauté universitaire qui doit l'affronter dans une triple adversité. Celle liée à l'abstinence qui est partagée par tous les musulmans n'est pas la moins rude malgré l'aménagement horaire et la réduction de la durée des cours. Il faut y adjoindre une très forte démotivation à suivre des cours magistraux prodigués par des enseignants dont le courage se laisse allègrement entamer par l'absentéisme alarmant de leurs élèves. Il y a enfin la vie dans les cités que rythment les interminables queues à l'entrée des restaurants universitaires où, nonobstant une enveloppe budgétaire conséquente, on peine à offrir un menu acceptable pour des jeunes en pleine phase de croissance. On éradique la mixité ? Déjà, durant une bonne partie de l'été, les étudiants qui étaient hébergés à la cité « U » de l'ex-ITA se sont fait déguerpir sans ménagement par les responsables de l'ONOU afin d'éradiquer la mixité en cours jusque-là. Les nombreux résidents ainsi que la majorité des organisations estudiantines qui y avaient toutes des sièges somptueux et qui bénéficiaient de beaucoup d'égards, voire de véritables privilèges, selon les termes du nouveau responsable du site, n'ont pas accepté cette discrimination et l'ont fait savoir à tous les niveaux, allant jusqu'à bloquer à plusieurs reprises l'accès au rectorat. Prévue initialement pour hier, la rentrée solennelle aurait été déprogrammée. Depuis quelques années, cette formalité récurrente permet un regroupement des principaux responsables autour d'une collation où brilleront par leur absence les enseignants, notamment ceux de rang magistral - l'université en compte plus d'une cinquantaine - qui continuent de bouder la conférence inaugurale consacrée à un thème rarement accrocheur et très peu rassembleur. En réalité, toute la communauté universitaire continue de faire comme si la rentrée était remise aux calendes grecques. Pour les plus optimistes, les cours ne débuteront réellement qu'après les fêtes de l'Aïd. Quant aux réalistes, l'année ne prendra son véritable rythme de croisière qu'à l'orée de 2005. Rien de bien nouveau lorsque l'on sait qu'avec les grèves à répétitions des étudiants, que relayent régulièrement celle des enseignants, l'année universitaire qui devrait durer au minimum 35 semaines d'enseignements effectifs est souvent réduite à la portion congrue, diminuant drastiquement non seulement la durée mais aussi la qualité des enseignements. Bousculade pour se partager le pactole Alors que le ministère reconnaît implicitement un déficit de 23 000 enseignants, rien n'est programmé pour combler à terme ce fossé. Ce ne sont pas les heures de vacations - qui viennent d'être portées à pas moins de 12 heures hebdomadaires - qui amélioreront un tant soit peu la situation. Que peut bien faire de sérieux un professeur qui accepte de travailler 21 heures par semaine, voire plus, sinon faire dans la redondance ou s'abriter derrière les fastidieux et néanmoins coûteux exposés que personne ne lira ? Il est vrai que, pour arrondir grassement les fins de mois - l'heure de vacation étant payée entre 750 et 990 DA - il y a bousculade pour se partager le pactole. En effet, ceux qui font le plein parfois en effectuant de longs déplacements peuvent engranger, en sus de leur salaire, jusqu'à 40 millions de centimes par année. A ce prix, qui se souciera de la qualité ? Pourtant des solutions plus rationnelles existent, comme le fera remarquer ce professeur de lettres. La première formule qui a le mérite de redonner plus de considération à la qualité de l'enseignement consisterait à augmenter la charge hebdomadaire de chaque enseignant et d'aligner les salaires en conséquence. Elle permettrait une répartition équitable de l'effort et mettrait un terme à l'abject marchandage sur la répartition des vacations. La seconde consisterait à mobiliser le potentiel des 3 000 enseignants de rang magistral en les incitant à ouvrir, chacun dans sa spécialité, une formation en magister. A raison de 8 postes par magister, ce seront plus de 20 000 enseignants qui seront formés en 3 années. Pour y parvenir, le ministère devrait s'impliquer en ouvrant des lignes de crédits pour chaque magister et en valorisant, pas uniquement par des primes, l'effort de tout un chacun. Sentencieux, notre interlocuteur ajoutera que, dans moins d'une décennie, ils seront près de deux millions à venir négocier une place à l'université. Il serait temps d'y penser dès aujourd'hui. En attendant, avec pas moins de 550 enseignants et 9 sites, dont le dernier ouvert récemment à Relizane, l'université de Mostaganem peine à trouver sa voie. Car, avec plus d'une trentaine de spécialités, dont certaines uniques en Algérie, la communauté enseignante qui ne manque pas de compétences désespère de l'érection de quelque pôle d'excellence.

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