Les amoureux de la nature faunistique et floristique marine peuvent se réjouir du lancement des travaux d'aménagement et de restauration des îles Habibas mardi. Ce site, d'une superficie de 40 hectares, a fait l'objet de plusieurs études pour sa sauvegarde, compte tenu de son classement de réserve marine. Cette première étape des travaux concerne le confortement du môle d'accostage. Selon notre source, les responsables en charge du dossier de réhabilitation prévoient la démolition d'anciens cantonnements. Cette opération intègre ainsi les nouvelles directives de tutelle contenues dans le nouveau plan d'aménagement des îles Habibas. Depuis plusieurs années, des missions d'exploration ont été menées par des équipes spécialisées aussi bien algériennes qu'étrangères. Des scientifiques nationaux et français ont recensé les différentes phases des travaux de restauration de cette île située à 15 km de la plage de Madagh. Dans ce contexte, les études de développement ont été conjointement tracées par le Laboratoire maritime national (LMN) et un bureau d'études techniques français. Il a également été prévu d'ériger des locaux scientifiques consacrés à la protection de l'écosystème et de la biodiversité. Un premier projet de réaménagement du site a vu le jour en 2005. Une contribution financière de l'ordre d'un million d'euros a été allouée par le Fonds français de l'environnement (FFEM) dans le cadre de la coopération entre le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement et le Fonds français pour l'environnement mondial. Diversité biologique Les îles Habibas, qui font partie du patrimoine foncier de la ville d'Oran, est l'une des régions qui attirent le plus grand nombre de touristes. C'est grâce à sa diversité biologique, notamment en faune et en flore, que la région a tissé sa réputation. On y recense, selon des études universitaires, pas moins de 400 espèces naturelles dont plus de 30 espèces. Ce site naturel reste l'un des derniers emplacements-refuges du phoque moine et du goéland d'Audoin, espèces rares en Méditerranée. La singularité floristique renseigne sur la végétation des îles qui est généralement basse avec quelques sous-arbrisseaux. La majorité des espèces dénombrées sont méditerranéennes avec une répartition exclusivement occidentale. Sur ce plan, il est utile de citer withania frutescens et le lycium intricatum, une espèce ibéro marocaine qui est caractéristique du littoral oranais. La flore marine y est surtout représentée par des algues rouges dont le nombre d'espèces est estimé à 64 auxquelles font suite les algues vertes (ulvophycées) avec un effectif de 25. Concernant la population faunistique volatile, les groupes les plus rares et les plus importants qui ont été examinés par les scientifiques, sont le goéland d'Audouin, le faucon d'Eléonore et le cormoran huppé. Une bonne partie de la faune aquatique figure sur la liste des espèces animales protégées mondialement dont la patelle géante (patella ferruginea) mais aussi le fameux phoque moine. Enfin, l'existence d'un phare, construit en 1879, constitue l'autre attraction prisée par les amoureux de cet endroit fantastique.