La Fédération euroméditerranéenne contre les disparitions forcées (Femed) a vivement condamné l'interdiction du rassemblement hebdomadaire des mères de personnes disparues. Dans un communiqué rendu public hier, la Femed a déploré « la violence » exercée contre des familles des disparus qui s'apprêtaient à tenir leur sit-in hebdomadaire (chaque mercredi), comme c'est la cas depuis 12 ans, devant la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), pour « exiger leur droit à la vérité, à la justice et à la réparation pleine et entière ». Durant près de deux heures, les mères ont tenté d'accéder à leur lieu de rassemblement « alors que les forces de l'ordre les repoussaient violemment vers le bas du Palais du peuple. Les agents n'ont pas hésité à les rouer de coups malgré l'âge avancé de la plupart d'entre elles », lit-on dans le communiqué signé par le secrétaire général de la Femed, Rachid El Manouzi. Ce dernier estime que l'empêchement des familles des disparus de se rassembler « reflète la volonté ouvertement affichée par l'Etat algérien de vouloir clore définitivement le dossier des disparus, en réduisant au silence leurs familles et en multipliant les déclarations honteuses, insulte à leur interminable souffrance ». Une attitude qu'a dénoncée fermement la Femed, jugeant que cette répression, dont sont victimes les familles des disparus, a pour but « d'éradiquer l'action des mères de disparus en Algérie ». La Femed a rappelé à l'Algérie ses engagements en matière de respect des droits de l'homme contenus dans les conventions internationales. Elle a ainsi « exhorté les plus hautes autorités algériennes à respecter la liberté d'expression, de réunion pacifique et de manifestation publique des familles de disparus, conformément aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l'homme, de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l'homme et des instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l'homme ratifiés par l'Algérie ».