Le réalisateur, Rachid Benallal, a achevé le tournage de son nouveau court métrage, Un bus nommé désir et en débute actuellement le montage. Rachid Benallal est né en 1946 à Alger. Après des études à Alger puis à Paris, et avant de devenir réalisateur, il travaille en tant qu'assistant réalisateur pour la Télévision algérienne avant de devenir chef monteur dans les années 1970, notamment pour des réalisateurs comme Mazif ou Allouache. Son nouveau court métrage, produit par Louna Vision, s'apparente à une comédie sociale, dans la même veine que Un toit une famille. Le film retrace le parcours d'un « vieux célibataire qui rencontre sa promise dans un bus ». Nous n'en dirons pas davantage, il faut le voir… La narration, la construction comme différents clins d'oeils et références artistiques ne peuvent être rapportés sans dévoiler ce qui fait la richesse de l'œuvre cinématographique. L'humour est au rendez-vous. Un humour caustique d'ailleurs, un humour qui permet de poser un regard avec recul sur la société algérienne. « Je n'aime pas le cinéma moralisateur » précise l'artiste. « Ce qui importe pour moi c'est à la fois l'originalité du sujet et l'authenticité ». Un matériel dernier cri a été utilisé pour le tournage, la Red one (caméra très récente), ce qui a nécessité la présence de techniciens américains. « Et contrairement à ce que l'on dit, la Red one ne chauffe pas », insiste le réalisateur. A l'affiche, une belle palette d'acteurs (Fadela Melih, Nora, Mohamed Mihoubi, Douadi Wahid, ainsi que la participation exceptionnelle de Hadjem Cherif), et la restitution fidèle d'un parler (oranais), avec un humour incisif. Bref, une recette qui semble conditionner le succès. Vous pourrez voir ce film à la rentrée, en octobre, dans le cadre du festival d'Oran. « Je remercie et félicite les Oranais pour leur accueil et leur disponibilité », conclut Rachid Benallal. Mais dans la tête de cet homme infatigable foisonnent sans cesse de nouveaux projets. Il compte, en effet,0 reprendre la colonne sonore de son long métrage La dernière solution, tourné en 2007 et interrompu en raison de problèmes de financement. Un court métrage est aussi prévu pour septembre : Besoin pressant et Benallal s'attèle déjà à l'écriture d'un film de sciences fiction qui raconterait la participation de l'Algérie à la conquête spatiale. Othmane Ariouet y jouerait certainement. « Il est pour moi une vraie grande star algérienne », ajoute le réalisateur. Benallal nous surprend toujours et ses œuvres nous permettent à chaque fois de prendre conscience de l'importance du rire comme arme, comme instrument de dénonciation, ou comme simple voie de plaisir et d'épanouissement. Un regard de cinéaste, mais aussi un regard d'homme, un regard détaché de tout conditionnement intellectuel.