L'université Kasdi Merbah de Ouargla s'est distinguée en ce début juin au classement des laboratoires algériens, selon l'indicateur «Impact Factor Journal Ranking», traitant de la contribution scientifique sur la Covid-19 indexée sur PubMed . Le laboratoire d'immunologie présidé par le Dr Kerboua Kheireddine a, en effet, obtenu la 2e et la 4e positions sur un total de 6 places dans un classement mensuel où l'université de Tlemcen s'est imposée à la première place, tandis que les universités de Khemis Meliana, Batna et Laghouat ont respectivement obtenu les 3e, 5e et 6e positions. Les recherches de l'équipe du Dr Kheireddine Kerboua, chercheur en immunologie et maître-assistant à l'université Kasdi Merbah de Ouargla ont porté sur deux sujets d'actualité, l'un sur «Un nomogramme rentable pour guider les interventions thérapeutiques dans la Covid-19» publié le 1er juin 2020 sur le Journal Immunological Investigations, et le second concernant «La question embarrassante de l'immunité adaptative contre la mémoire immunitaire dans la Covid-19» publié au Journal of Medical Virology, le 29 mai 2020. Classification des patients Les recherches se sont concentrées sur la mortalité fréquente chez les patients atteints de la Covid-19 dont la réponse immunitaire innée est retardée et qui s'exacerbe soudainement au cours de la deuxième semaine suivant l'admission, entraînant une inflammation mortelle. L'étude de deux bio -marqueurs disponibles dans les laboratoires, à savoir les lymphocytes sanguins et le nombre de neutrophiles, permet de fournir un outil clinique précis pour orienter les traitements et soins efficaces, car la lymphopénie marque l'épuisement immunitaire, tandis que la neutrophilie démontre l'exubérance immunologique. La combinaison des deux paramètres constitue un puissant nomogramme prédictif et pronostic comme outil de notation permettant aux cliniciens de stratifier les niveaux de gravité de l'atteinte au Covid-19 à l'admission et guider l'intervention précoce, afin d'accélérer la récupération et raccourcir le cours de la maladie et, par la même, atténuer la pénurie de ressources médicales et réduire la mortalité. Or, depuis le déclenchement de l'épidémie à Wuhan, les patients atteints de la Covid-19 présentent une grande hétérogénéité clinique avec 5 à 20% de patients positifs développant une forme sévère et ayant reçu des soins intensifs en raison d'une détresse cardiaque, rénale ou respiratoire. Cette situation met en évidence la nécessité d'identifier la réfractaire, afin de prioriser les patients et de se concentrer davantage sur les patients de mauvais pronostic en anticipant l'hyper inflammation. Pour le Dr Kerboua, l'évolution ultrarapide des symptômes dès la deuxième semaine nécessite d'identifier, à l'admission, les facteurs susceptibles d'affecter la progression de la Covid-19 et de déterminer les patients à risque de mauvais résultats cliniques. La question, qui a émergé, était de savoir comment la médecine de laboratoire pouvait contribuer efficacement à gérer les soins des patients présentant une infection suspectée ou confirmée, étant largement admis que l'inflammation est probablement due au degré de perturbation immunitaire. Ainsi, distinguer les patients sévères des patients moins graves reste problématique et la mise en œuvre d'une gestion précoce de la stratification des risques permettra une meilleure gestion, en atténuant la pénurie de ressources médicales intensives et, donc, en réduisant considérablement les taux de mortalité par l'utilisation du marqueur NLR (rapport neutrophiles/lymphocytes) comme outil de pronostic des infections bactériennes et des tumeurs dans le processus de gestion de la pneumonie Covid-19 et une large diffusion du nomogramme pour l'alerte précoce. Cela permet également une optimisation plus poussée de performances, via une réévaluation dans d'autres études que le Dr Kerboua appelle de ses vœux. Immunité et Covid-19 La question embarrassante de l'immunité adaptative contre la mémoire immunitaire dans laCovid-19 est le second sujet d'étude objet de publication s'intéressant au large éventail de symptômes observés et qui semblent défier toute explication. Outre la limitation géographique aux personnes ayant déjà été exposées à d'autres coronavirus et polluants atmosphériques, il a été observé que les comorbidités inflammatoires et les âges plus avancés sont également parmi les principaux facteurs de sensibilité aux maladies graves. Les données épidémiologiques inhabituelles signalées chez les enfants et les territoires africains ont révélé de nouvelles perspectives dans l'interaction hôte-pathogène avec un accent plus prononcé sur la régulation épigénétique des compartiments cognitifs appartenant à l'immunité innée. S'il est prouvé que l'immunité entraînée est impliquée dans la réactivité immunitaire en temps opportun contre la Covid-19 et que la mémoire adaptative pourrait être préjudiciable, les schémas thérapeutiques et la conception des vaccins changeront énormément en conséquence, en mettant davantage l'accent sur l'immunité innée des tissus respiratoires supérieurs pour maîtriser cette menace en cours. Les recherches du laboratoire d'immunologie de l'université de Ouargla ont tenté de comprendre les mécanismes derrière la grande variance des phénotypes Covid-19 pour empêcher la sur-inflammation, tandis que les inquiétudes concernant l'amélioration immunitaire adaptative persistent. Cependant, les résultats confirment qu'il conviendrait de considérer l'immunité innée comme la pierre angulaire pour formuler des hypothèses sur la variation de la résistance, afin de concevoir des approches et stratégies préventives et curatives.