Les titulaires des comptes courants postaux traversent actuellement une période de tourments. Depuis un certain nombre de jours, sans doute à cause de l'approche du mois de ramadan, les bureaux de poste sont bondés de monde. Même les petites annexes, jusque là inconnues du grand public, et où personne n'y allait d'ordinaire, n'ont pas échappé à l'affluence inhabituelle constatée ces derniers temps. Ce qui met à rude épreuve l' unique employé qui ne sait plus où donner de la tête. Samedi passé, le préposé, au niveau du bureau de Dar Beida, relevant du secteur urbain d'El Maqarri, ex St. Eugène, a tout simplement annoncé, à l'ouverture de 15 heures, qu'il n'avait pas de liquidités. Ce qui ne manqua pas de soulever le courroux de la vingtaine de personnes qui attendaient l'ouverture depuis plus d'une heure. Des jeunes « ccpistes », en colère, affirmaient venir d'Arzew, localité située à une cinquantaine de kilomètres d'Oran, et avoir visité tous les bureaux de poste situés sur leur trajet jusqu'à Oran. Une dame intervint de derrière le guichet pour rappeler aux « mécontents », que « ce bureau de poste était destiné aux habitants du quartier, et qu'il ne pouvait donc satisfaire tous les gens qui affluent de partout… » Un dialogue de sourds a fini par s'instaurer et la situation a risqué de dégénérer. On leur avait annoncé partout qu'il n'y avait pas d'argent. La pénurie de liquidités était générale. A l'agence postale d'El Maqarri, c'est une chaîne qui va jusqu'à l'extérieur. Au niveau de celle de M.Saïm, ex St. Charles, les usagers ont un numéro suivant l'ordre de leur arrivée. Aux environ de 15 heures, le numéro attribué au dernier usager arrivé dépassait le chiffre 900 et on avait annoncé que la fermeture allait se faire, ce jour-là, impérativement à 17 heures 30. Le problème qui se pose est celui de l'absence de mise en place de mesures préventives pour éviter et le calvaire aux titulaires de compte postal et le stress aux employés qui, avec des centaines d'yeux braqués sur eux, n'osent même plus se gratter la tête. Gérer c'est prévoir, entend-on souvent dire. Peut-on toujours être considéré comme gestionnaire si on n'est incapable de prévoir ?