L'ONG Amnesty International a affirmé hier que le logiciel d'espionnage controversé de la firme israélienne NSO avait été utilisé pour espionner un journaliste marocain en janvier. Le groupe NSO, une société israélienne spécialisée dans l'espionnage informatique, produit notamment Pegasus, un logiciel permettant non seulement d'accéder aux données d'un smartphone, mais de prendre le contrôle de la caméra ou du micro. Selon l'organisation de défense des droits humains, les autorités marocaines ont utilisé Pegasus pour espionner le téléphone de Omar Radi, un journaliste marocain. «Il est clair qu'on ne peut pas faire confiance au groupe NSO. Alors que la société tente d'améliorer son image par une campagne de relations publiques, ses logiciels permettent d'espionner de manière illégale le journaliste Omar Radi», déclare Danna Ingleton, directrice adjointe d'Amnesty Tech, dans un communiqué de l'ONG. Selon, Amnesty, M. Radi a été «systématiquement pris pour cible par les autorités marocaines en raison de son journalisme et son militantisme». En mars, un tribunal marocain avait condamné M. Radi à quatre mois de prison avec sursis pour avoir critiqué un juge sur Twitter. «Si les autorités marocaines sont, en fin de compte, responsables du piratage illégal de militants et de journalistes comme Omar Radi, NSO Group a contribué à ces abus en gardant le gouvernement marocain comme client actif au moins jusqu'en janvier 2020», a ajouté Amnesty, qui a demandé à un tribunal israélien de révoquer la licence d'exportation du ministère de la Défense de la firme NSO à la suite des affaires de piratage. L'affaire est en cours et Amnesty a indiqué hier qu'elle attendait bientôt une décision.