Rien ne va plus entre la direction du Mouloudia d'Alger et le propriétaire du club, Sonatrach. Le porte-parole du club et membre du conseil d'administration de la SSPA/Le Doyen, Tahar Belkhiri, s'est attaqué frontalement à la compagnie pétrolière, l'accusant de blocage et d'entrave à la mission de la direction qu'il représente. Belkhiri, qui nous a joints hier, reproche au propriétaire du club de ne pas honorer ses engagements, en bloquant le budget de l'année 2020, qui devait être alloué à la direction. «A notre prise de fonctions, Sonatrach avait fait des restrictions budgétaires, et on s'est entendu sur un budget de fonctionnement de 75 milliards, qu'on devait percevoir au début de notre mission. On nous a débloqué 25 milliards, et cela fait maintenant plus de 5 mois qu'on attend les 50 milliards restants. Nous l'avons relancé à plusieurs reprises, avec des demandes détaillées et chapitrées, mais on n'a encore rien reçu. Trop, c'est trop. On ne peut pas gérer un club sans argent, au moment où les joueurs et les employés réclament leurs salaires depuis plusieurs mois. On est des bénévoles et Sonatrach nous a promis toutes les facilités, mais là, je ne comprends pas cette attitude, qui entrave notre mission alors qu'on doit s'atteler à préparer la nouvelle saison», dénonce le porte-parole du club. «Des forces obscures ne veulent pas voir le Mouloudia grandir. Le fait que la direction actuelle a fait avancer les choses et réussi à réaliser plusieurs acquis semble déranger certains cercles malveillants d'anciens dirigeants du club, et même de Sonatrach», accuse M. Belkhiri. Le porte-parole du Mouloudia n'en restera pas là, et s'attaquera aussi au wali d'Alger, Youcef Cherfa, qu'il accuse de bloquer l'acquisition de l'assiette de terrain de Zéralda, où le club devait y construire son centre de formation. «Il y a aussi cette entrave du wali d'Alger pour l'acquisition de notre assiette de terrain de Zéralda pour la construction de notre centre de formation. Alors qu'on voulait lancer les travaux le 5 juillet dernier, date de l'indépendance, les services de la conservation foncière nous ont fait savoir que le wali a donné l'accord verbal, mais ne l'a toujours pas envoyé par écrit. Alors en résumé, l'assiette de terrain est bel et bien attribuée au MCA, mais on n'a aucun document l'attestant, tant que le wali n'a pas donné son accord écrit au service concerné. On a même demandé audience au wali à plusieurs reprises pour régler cette problématique et entamé le projet, puisque tout est prêt (plans, bureau d'études) et que la société chargée du terrassement n'attendait que notre feu vert, mais on n'a toujours pas reçu de réponse. Je ne comprends pas dans quel intérêt et dans quel but il nous retarde, alors que plusieurs clubs ont reçu leurs assiettes et même entamé leur projet de construction ?» s'interroge le dirigeant mouloudéen. Et de poursuivre : «Le wali n'a pas à nous bloquer, car cet accord, le Mouloudia l'a eu de ses prédécesseurs. Cette assiette, c'est l'Etat algérien qui l'a donnée au Mouloudia, comme il l'a fait avec les autres clubs.» Le porte-parole du Mouloudia précise que si la direction a tenu à dénoncer toutes ces entraves, c'est qu'elle n'a pas l'intention «d'attendre que ça explose». «Quand on vous bloque l'argent pour votre projet de centre de formation, qui devait être opérationnel dans 8 mois, on comprend par là que l'avancée du Mouloudia dérange. Ce n'est pas normal. Il y a des gens derrière qui veulent semer la zizanie, dans leur intérêt personnel. Y en a marre. On ne veut pas être utilisés pour déclencher des hostilités entre Sonatrach et les supporters, surtout que ces derniers ont lancé un ultimatum à la compagnie nationale pour le 7 août prochain, date du 99e anniversaire du club, pour réaliser les projets qu'elle a promis ou quitter le Mouloudia. On ne peut pas se taire et être complaisants face à ces agissements», assure Belkhiri. Et de conclure : «Ces gens ne veulent pas que la direction actuelle soit derrière la construction du centre de formation, qu'on obtienne le stade de Douéra pour le MCA, qu'on a l'honneur de préparer le centenaire. Tout cela là les dérange, et ils veulent nous casser. Ils ne veulent pas que nous réussissions là où eux ont échoué. Maintenant, si on dérange, qu'ils nous le disent et on leur cédera la place.»