Une très bonne nouvelle pour Oran : la ville va se doter, très prochainement, d'un nouveau théâtre, qui répondra au nom de «La Fourmi», et dont l'emplacement jouxtera l'hôtel Liberté, c'est-à-dire à l'est de la ville (quartier de l'USTO). Ce projet salutaire est justement de l'initiative du directeur de cet établissement hôtelier, M. Affane, qui a décidé d'offrir à la ville d'Oran un café-théâtre, qui n'aura, gage-t-on, «rien à envier aux petits théâtres qui pullulent un peu partout en Europe». Les travaux ont débuté le 16 mars dernier, et la réception du lieu devra avoir lieu d'ici la fin du mois d'août, au plus tard le 1er septembre. Par contre, son ouverture au public reste tributaire de l'évolution de la crise sanitaire, qui touche autant l'Algérie que le reste du monde. Ce café-théâtre, ou «théâtre de poche» comme on peut également l'appeler, n'abritera pas plus de 100 places, avec une scène d'une dimension de 5m sur 5m. Dès lors qu'il sera opérationnel, – et on espère le plus tôt possible ! – il devra faire le bonheur, en premier lieu, des humoristes algériens, qui trouveront un espace qui leur sera, en partie, dédiée. En effet, le volet «théâtre» de ce nouvel espace ne devra se consacrer qu'aux stand-up et aux one-men-shows, avec une programmation qui dépendra essentiellement de la demande et l'engouement du public. Il y aura un autre volet, et pas des moindres, celui du 7e art, puisque, à raison d'une fois par mois, ce nouveau théâtre abritera un ciné-club, avec des projections de films, surtout les productions algériennes, qui seront suivies de débats. D'ores et déjà, nous apprenons que deux films sont programmés, Papicha de Mounia Meddour et Djenia d'Abdelkrim Bahloul. Ce petit-théâtre se veut polyvalent, car il ambitionne, en plus du 4e et du 7e art, de jeter son dévolu sur la littérature, en organisant périodiquement des cafés littéraires. Enfin, pour que la boucle soit bouclée, et pour ne pas bouder notre plaisir, la musique sera aussi de la partie, et petits groupes musicaux devront pouvoir s'y produire cycliquement. Une cafétéria moderne sera aménagée également tout à côté de ce petit théâtre, ainsi qu'un espace d'expression artistique dédié aux enfants, dans lequel ces derniers pourront apprécier toutes sortes de jeux interactifs pendant que leurs parents seront au théâtre. M. Affane, directeur de l'hôtel Liberté, nous a expliqué les raisons qui l'ont poussé à se lancer dans ce projet : «Vous savez, en France, des artistes comme Coluche, Patrick Dewaere, Miou-Miou, Depardieu et d'autres encore, tous sont sortis du café-théâtre. C'était notamment le Splendid. A cette époque, je vivais en France et je fréquentais ce genre d'établissements. Et nous, en notre qualité d'hôteliers, il nous arrive souvent d'abriter dans notre hôtel des événements scientifiques organisés par des entreprises ou de laboratoires. A la fin des manifestations, ces derniers nous demandent à chaque fois de leur organiser une petite fête. Pour cela, on fait appel à des jeunes artistes, notamment des musiciens, qui ont un talent fou mais que personne, malheureusement, ne connaît. C'est de là qu'est partie l'idée : on s'était dit que la seule solution pour sortir ces jeunes talents de l'ombre, c'est de créer un espace comme le théâtre de La Fourmi et leur permettre de s'exprimer librement. Ces jeunes ont besoin d'un espace de liberté où ils pourront s'exprimer et se faire connaître.» Il fera également part de son envie de voir non seulement son projet aboutir, mais également faire boule de neige, en ce sens que des petits théâtres, par la suite, verront le jour un peu partout dans toutes les wilayas limitrophes, à Mascara, Tiaret, Relizane, etc. A noter enfin que le théâtre de La Fourmi sera l'une des très rares, sinon la seule infrastructure cultuelle de cet acabit, implantée dans la zone est de la ville d'Oran.