Un vrai casse-tête chinois que ce problème de décharges publiques. A l'anarchie qui caractérise certaines décharges qui menacent l'environnement et la santé publique, est venu s'ajouter un autre sérieux problème. Les pouvoirs publics qui se targuent d'avoir les moyens d'éradiquer le phénomène des décharges sauvages se heurtent à l'opposition de citoyens qui refusent de voir installer une quelconque décharge publique sur leurs terres prétextant des « atteintes à l'environnement ». L'un des plus importants projets dans ce domaine à Béjaïa consiste en la réalisation d'un centre d'enfouissement technique (CET) au lieudit Ighil Izza, à Boulimat (côte ouest). Une association du village limitrophe, Amtiq n'Tafath, a crié au danger de « l'agression écologique » sur la bande littorale. « Faux », rétorque l'administration au motif que le site est « loin de la mer, des habitations et en dehors du parc national de Gouraya ». Ce CET, qui coûtera à l'Etat 25 milliards de centimes, devait être aménagé sur le site même de la décharge actuelle de Boulimat avant que le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement ne rejette l'étude d'impact sur l'environnement « pour non-conformité avec la loi n°02-02 du 05-février-2002 relative à la protection et à la valorisation du littoral ». Sans ambages, le wali a accusé, lors d'une session publique de l'APW, « certains responsables » d'être derrière ce blocage « en utilisant des associations ». Et c'est sur fond de bras de fer que l'administration se dit devoir revenir à la charge pour le cas de la décharge de Sidi Aïch, plus exactement à R'mila, où il y a eu la même réaction chez les habitants mécontents comme cela s'est passé à Aokas, Tichy, Oued Ghir, Seddouk,... A Tala Hamza, l'opposition de citoyens à la création d'une décharge au niveau de deux sites différents a outré le président de l'APC jusqu'à s'interroger : « Est-ce que nos déchets sont exportables ? » 34 sites ont été choisis pour les besoins de projets de décharges publiques et le lancement des travaux n'est pas une évidence. Béjaïa gardera pour quelque temps encore ses 50 décharges sauvages et les usagers de la RN 26 leur bouffée quotidienne... d'oxyde de carbone au passage de Sidi Aïch. Sur le bas-côté de la route, la décharge est toujours fumante.