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Guerre de gaz et conflits territoriaux en méditerranée orientale : Ankara annonce une extension de ses recherches
Publié dans El Watan le 17 - 08 - 2020

La Turquie a annoncé hier qu'elle compte prolonger ses recherches de gisements gaziers dans une zone disputée de la Méditerranée orientale, rapportent des médias.
Dans une notice maritime (Navtex) publiée dans la nuit de samedi à dimanche, la marine turque indique que le navire de forage Yavuz, déployé au large de Chypre depuis plusieurs mois, mènera des recherches au sud-ouest de l'île du 18 août au 15 septembre. «Nous déconseillons fermement de se rendre dans la zone de recherche», met en garde la marine turque dans ce message. L'annonce de l'extension de ces opérations intervient dans un contexte de tensions croissantes en Méditerranée orientale, où la découverte ces dernières années d'importants gisements gaziers a aiguisé l'appétit de la Turquie.
La semaine dernière, Ankara a déployé le navire de recherche sismique Oruç Reis, escorté par des bâtiments de guerre, dans une zone revendiquée par la Grèce, suscitant la colère d'Athènes et la préoccupation de l'UE. L'Oruç Reis, qui a été déployé entre Chypre et l'île grecque de Crète, doit mener ses opérations jusqu'au 23 août.
Vendredi, les ministres des Affaires étrangères des pays européens ont affiché leur solidarité avec la Grèce, appelant à la désescalade. La France, dont les rapports avec la Turquie se sont tendus ces derniers mois, a renforcé jeudi sa présence militaire en Méditerranée orientale pour soutenir Athènes.
Dans ce contexte de crispations, le président Recep Tayyip Erdogan s'est dit samedi prêt à dialoguer, tout en soulignant que son pays ne reculerait «pas devant les sanctions et menaces». Dimanche, le ministère turc de la Défense a publié des photos de manœuvres navales en Méditerranée orientale. Ces images montrent des navires de guerre en train d'escorter un autre navire de recherche sismique turc, le Barbaros Hayrettin Pasa.
La situation s'est détériorée lundi dernier, après le déploiement par Ankara d'un navire de recherche sismique, escorté par des bâtiments militaires, dans le sud-est de la mer Egée, une zone de la Méditerranée disputée et riche en gisements gaziers. La marine grecque est également présente dans la zone pour «surveiller» les activités turques, selon Athènes. Jeudi, la France a renforcé sa présence militaire dans la région en déployant «temporairement» deux chasseurs Rafale en Crète et deux navires de guerre pour marquer «sa volonté de faire respecter le droit international», selon Paris.
Le même jour, le Pentagone a exprimé son inquiétude quant au déploiement militaire français dans cette zone. L'armée américaine est «bien évidemment préoccupée par les incidents qui se produisent en Méditerranée orientale», a indiqué un porte-parole du ministère américain de la Défense, Jonathan Hoffman.
La France et la Turquie sont «tous deux des alliés extrêmement importants de l'Otan (NDLR, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord) et nous voudrions voir les tensions diminuer», a-t-il ajouté au cours d'un point de presse. Et de soutenir : «Nous voudrions donc qu'ils continuent de coopérer et qu'ils trouvent des solutions qui n'impliquent pas la nécessité d'avoir des navires de guerre ou des avions déployés dans un environnement moins que coopératif.»
Le lendemain, la Turquie a accusé la France de se comporter en «caïd» en Méditerranée orientale. «La France, en particulier, devrait cesser de prendre des mesures qui accentuent les tensions. Ils n'obtiendront rien en se comportant comme des caïds», a déclaré le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlüt Cavusoglu. Il a affirmé que son pays «ne souhaitait pas l'escalade», tout en rejetant la responsabilité des crispations sur Athènes qu'il a appelé à «agir avec bon sens»
Samedi, le président Recep Tayyip Erdogan a prévenu que les «sanctions et les menaces» ne dissuaderont pas Ankara de mener des recherches énergétiques en Méditerranée orientale. «Sur cette question, notre pays a entièrement raison et nous allons défendre nos droits en utilisant tous les moyens à notre disposition», a-t-il déclaré lors d'un discours retransmis à la télévision. «Nous ne reculerons pas devant les sanctions et les menaces», a-t-il ajouté. Comme il a affirmé que son pays était prêt au dialogue.
La ruée
La découverte ces dernières années de gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé les convoitises des pays riverains, à l'exemple de la Grèce, Chypre, la Turquie, l'Egypte et Israël.
L'Egypte et la Grèce ont signé le 6 août un accord délimitant leurs frontières maritimes, a-t-on annoncé. Accord qui pourrait constituer une réponse à un accord similaire conclu en novembre dernier entre la Turquie et le gouvernement officiel libyen qui siège à Tripoli, et aux termes duquel l'espace maritime de la Turquie est considérablement élargi. Ce qui a suscité l'ire de la plupart des Etats situés en Méditerranée orientale, dont la Grèce.
Le traité entre Athènes et Le Caire «autorise» les deux pays «à aller de l'avant en tirant chacun le maximum d'avantages des ressources disponibles dans la zone économique exclusive (ZEE), notamment les réserves de pétrole et de gaz», a indiqué le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, lors d'une conférence de presse au Caire avec son homologue grec, Nikos Dendias. Cet accord est «historique», a affirmé le chef de la diplomatie grecque. Il est «tout l'opposé» de l'accord «illégitime (…) signé entre la Turquie et Tripoli», a ajouté le ministre grec.
Ankara a immédiatement rejeté ce «prétendu accord maritime», le qualifiant de «nul et non avenu». «Cet accord représente une violation du plateau continental et des droits de la Turquie et de la Libye. De notre point de vue, il est nul et non avenu», a déclaré le chef de la diplomatie turque dans une allocution télévisée. Plus tôt, le ministère turc des Affaires étrangères a affirmé que la Turquie «n'autoriserait aucune activité» dans les zones qu'elle revendique. L'Egypte s'est engagée dans l'exploration de son sous-sol maritime.
Fin août 2015, le groupe italien ENI a annoncé avoir trouvé un immense champ de gaz naturel dans les eaux territoriales égyptiennes. Selon cette société, il pourrait contenir 850 milliards de mètres cubes sur une zone de 100 kilomètres carrés et assurer les besoins de l'Egypte «pour des décennies». La République de Chypre grecque est active dans le domaine.
En 2011, est découvert le gisement gazier d'Aphrodite par la compagnie américaine Noble Energ. Nicosie a attribué des blocs d'exploration à ENI, à la société sud-coréenne Korean Gas Corporation (Kogas) et au groupe français Total. Le 2 janvier dernier, la Grèce, Chypre et Israël ont, à Athènes, signé un accord sur le projet de réalisation du gazoduc EastMed. D'une longueur d'environ 2000 km, l'EastMed doit permettre de transporter du gaz naturel depuis les réserves au large de Chypre et d'Israël vers la Grèce, puis vers le reste de l'Union européenne (UE). En décembre 2019, le Congrès américain a adopté deux projets de loi en soutien à Chypre dans ses différends territoriaux et énergétiques avec la Turquie.
L'un lève l'embargo imposé il y a 30 ans sur la vente d'armements américains à Nicosie, l'autre renforce l'aide à la sécurité de Chypre tout en condamnant la Turquie pour ses activités de forage au large de l'île.


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