La Grèce souhaite un sommet d'urgence de l'Union européenne sur la Turquie, a annoncé hier le bureau du Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, après l'envoi d'un navire turc de recherche d'hydrocarbures dans une zone disputée de Méditerranée orientale qui a ravivé les tensions entre ces deux pays. "Le ministère des Affaires étrangères va déposer une demande pour un sommet d'urgence du Conseil des Affaires étrangères de l'Union européenne", a-t-on déclaré de même source. Un porte-parole du chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a, le même jour, exhorté au "dialogue", jugeant la situation "extrêmement préoccupante". "Je ne peux pas vous dire si une décision sera prise aujourd'hui. Mais, bien sûr, nous sommes d'accord sur le fait que la situation en Méditerranée orientale est extrêmement préoccupante et doit être réglée par le dialogue", a dit à la presse ce porte-parole, Peter Stano, selon lequel M. Borrell "déploie tous les efforts nécessaires" en ce sens. Athènes avait la veille accusé Ankara de "menacer la paix" en Méditerranée orientale, estimant que la présence dès lundi dans cette zone maritime du navire sismique de recherche turc Oruç Reis constituait "une nouvelle escalade grave" et "montrait" le "rôle déstabilisant" de la Turquie. La Grèce "n'acceptera aucun chantage" et "défendra sa souveraineté et ses droits souverains", avait ajouté le ministère grec des Affaires étrangères après une réunion des chefs des forces armées convoquée d'urgence. Lundi, le chef du gouvernement grec, Kyriakos Mitsotakis, a parlé de ce sujet de tensions entre son pays et son voisin turc, tous deux membres de l'Otan, avec le président du Conseil européen, Charles Michel, et avec le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg. "Cette situation doit être réglée dans un esprit de solidarité entre alliés et en accord avec les lois internationales", a ensuite déclaré M. Stoltenberg sur Twitter. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait dénoncé dimanche les mouvements "extrêmement préoccupants" de la marine turque en Méditerranée après la signature d'un accord maritime entre l'Egypte et la Grèce. Cet accord vise à délimiter les frontières maritimes entre ces deux pays et semble être une réponse directe à un accord similaire conclu en novembre dernier entre la Turquie et le gouvernement officiel libyen qui a son siège à Tripoli. Le pacte turco-libyen, aux termes duquel l'espace maritime de la Turquie est considérablement élargi, a suscité la colère de la plupart des Etats situés en Méditerranée orientale, à commencer par la Grèce. La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit des pays riverains, comme la Grèce, Chypre, la Turquie, l'Egypte et Israël.