En attendant la grande réforme sur la réduction de la TVA, tant souhaitée par les professionnels du secteur, pour les hôteliers oranais l'heure est désormais de stigmatiser « la minorité de brebis galeuses qui ne respecte pas les réglementations en matière d'hygiène, de sécurité, de modernisation et de confort et qui exerce une concurrence déloyale. » Foires, salons, séminaires..., les touristes en cravates et cols blancs arrivent sans cesse à Oran, deuxième ville du pays. Une place confirmée, cette année encore, par les derniers chiffres de l'Office du tourisme qui recense les plus gros rendez-vous nationaux... Pour la saison touristique, c'est le compte à rebours pour la ville qui se mobilise pour accueillir le nombre impressionnant d'estivants qui viennent chaque année. « Se réapproprier Oran », c'est l'objectif que se sont fixé de nombreuses communes de la corniche oranaise, à la veille de la toute proche saison estivale. D'Aïn Et Turck à El Ançor, en passant par les Andalouses, c'est une vingtaine de projets, petits ou grands, conçus à plus ou moins long terme par le privé pour capter des parts considérables du marché touristique. Un marché, dit-on, « en pleine expansion. » Ce seront alors près de 10 000 lits que s'apprête à accueillir Oran, soit autant de lits qu'elle en possède actuellement, et le triple du nombre d'il y a cinq ans. Si l'ouverture, le 1er juin prochain, de l'hôtel Sheraton, ce « bateau en verre » haut de gamme de 321 chambres, donnera un grand coup de fouet au tourisme, elle relance néanmoins une polémique. L'heure pour les professionnels est également à l'interpellation des instances municipales et wilayales. « Avant, lorsqu'on s'interrogeait sur le manque d'animation, on nous répondait qu'il n'y avait pas assez de structures hôtelières à Oran pour accueillir des séminaires ou d'autres manifestations. La construction d'un établissement haut de gamme comme le Sheraton étant désormais acquise, trouvez-nous maintenant des activités pour faire vivre Oran et ses hôtels ? » L'interrogation émane d'un propriétaire d'un complexe touristique privé. La situation du secteur aura fait naître des attitudes non moins polémistes : « vu la conjoncture actuelle maussade et les politiques à bas prix sur les prestations, on a la volonté de faire avancer la profession par le biais d'une démarche qualité en insistant notamment sur l'importance des labels », insiste le propriétaire d'un hôtel à Aïn El Turck. Et de poursuivre : « l'investissement a un coût certain et on a besoin d'aide pour faire face à l'amortissement des investissements aussi lourds. »