Les quartiers Tala Markha, Iâachiwen, Zaouche et Djama sont des lotissements résidentiels densément peuplés, sis au sud de la commune de Béjaïa. Ils forment une agglomération de 16 000 âmes. Avec la croissance démographique et la progression effrénée de l'urbanisation, notamment, avec l'implantation de nouvelles promotions immobilières dans la même zone, ce regroupement d'habitations est en phase d'enregistrer une explosion du nombre d'habitants, ce qui nécessitera davantage d'équipements pour répondre à leurs besoins quotidiens. La taille, en matière de nombre, de cette partie de la ville n'a rien à envier à une petite commune rurale, mais ne disposant d'aucune commodité. La première contrainte est, évidement, l'absence d'assiettes foncières relevant du domaine de l'Etat. La plupart des terrains construits sont des propriétés privées. Le seul moyen pour installer des équipements est l'achat, par l'administration, de terrains auprès des particuliers afin de permettre de désengorger et d'alléger la pression sur les autres structures de la ville. Pour la réalisation d'une école primaire au profit de leurs enfants, les habitants, représentés par les associations des quartiers précités, ont trouvé et proposé à l'administration un terrain privé de 9600 m2, évalué par les services des Domaines à 43 milliards de centimes. L'effort de ces citoyens s'est heurté, malheureusement, à un incompréhensible blocage de l'administration qui n'a pas suivi, depuis prés de 5 ans, la dynamique des habitants qui se sont engagés pour l'amélioration de leur cadre de vie. «Nos enfants sont contraints de parcourir plus d'un kilomètres pour rejoindre l'école des Martyrs Chaâlal, sise à Targua Ouzemmour (Russel), bravant les risques des accidents de la circulation et autres maux de la société», regrette Idris Mouhli, président de l'association de son quartier. L'école en question est d'une capacité théorique de 600 places et qui se retrouve aujourd'hui pliée sous le poids de 1300 élèves ! 50% de cet effectif provient de la zone de Tala Markha et de ses environs, engendrant une surcharge des classes, estimée à une moyenne de 50 élèves par classe. Jeudi dernier, une commission, la quatrième du genre, s'est déplacée sur les lieux où se trouve le terrain proposé, suite au rassemblement organisé par les habitants devant le siège de la wilaya la semaine passée. Les 9600 m2 de ce terrain inespéré pourraient également abriter une salle des soins et/ou une antenne de mairie qui est de nature à soulager les habitants qui éprouvent toutes les peines en se déplaçant trois kilomètres vers le centre-ville à travers les embouteillages pour un pansement ou un document d'état civil.