La rue a encore parlé hier à Bejaia. Une nouvelle manifestation de rue a émaillé la chronique bedjaouie. Des citoyens mécontents de leur cadre de vie sont montés au créneau. C'est devenu pratiquement une tradition, le recours aux manifestations de rue pour se faire entendre. Hier encore, la commune de Bejaia a été secouée par une action musclée qui n'a pas été sans conséquence sur la circulation routière en ville. Les habitants de deux quartiers de Tala Markha, à la périphérie de la ville de Bejaia, ont fermé à la circulation le boulevard jouxtant le stade de l'Unité Maghrébine (OPW). Lesquelles revendications s'articulaient hier sur l'axe routier qui dessert ces deux quartiers. Devant être réalisé depuis au moins 16 mois, le projet de bitumage de la route menant vers Tala Markha n'est pas du goût des habitants. «La chaussée dépasse en hauteur les trottoirs et les avaloirs», s'indigne ce manifestant qui appréhende le risque d'inondation. En d'autres termes, les travaux de bitumage n'ont pas été menés dans les règles de l'art, ce qui a soulevé le courroux des riverains. Coïncidant avec le marché hebdomadaire de l'Edimco, les conséquences de cette manifestation ont été mal vécues par les habitants de Bejaia. Conséquemment, d'énormes bouchons se sont produits dans pratiquement tous les carrefours de la ville rendant tout déplacement impossible. Le moral des usagers en a pris un sacré coup. Colère, impatience, les citoyens exaspérés n'ont pas digéré cette manière de faire, même s'ils comprennent les revendications émises. A rappeler que la wilaya de Béjaïa a vécu tout au long de cet été, plusieurs manifestations de rue. Les habitants des localités frondeuses soulevaient plusieurs revendications liées à l'alimentation en eau potable, l'assainissement, etc. A bien faire le décompte, on est tenté de croire que rien n'a été fait dans cette wilaya, bien que pelleteuses et autres engins de travaux publics sont visibles partout et un programme important accordé aux communes. Que se passe-t-il alors? Dans la plupart des cas, les projets inscrits ont connu beaucoup de retard dans la réalisation et lorsque ceux-ci se concrétisent enfin, des défaillances apparaissent comme pour mettre au jour le bricolage en la matière. Les retards accumulés pendant des années et la faiblesse de l'outil de réalisation qui fait en plus face à une bureaucratie, ont donné lieu à des situations explosives qui finissent par se traduire en colères citoyennes, à l'image de celle d'hier et de toutes celles qui ont secoué les différentes localités de la wilaya durant toute la saison estivale.