Le secteur de la santé de la deuxième wilaya du pays en nombre d'habitants où de nombreux et gros dossiers demeurent en stand-by fait face à l'étrange instabilité de son encadrement. Ainsi, la direction de la santé et de la population (DSP) de Sétif est depuis hier dirigée par un nouveau directeur (un ancien) reprenant le «témoin» d'un intérimaire placé en pleine crise sanitaire. Pour rappel, le nouveau et ancien DSP a été installé en novembre 2019 en remplacement de l'ex-directrice, ayant fait l'objet d'une suspension conservatoire. Réhabilitée en février 2020, l'ex-directrice ne reprend les commandes de la DSP des Hauts-Plateaux sétifiens que fin avril de l'année en cours. Contre toute attente, la directrice est une nouvelle fois priée de plier bagage, début mai. C'est-à-dire quelques jours après sa prise de fonction. Ne se souciant guère des préjudices occasionnés à un secteur luttant contre une pandémie à la fois dangereuse et invisible, les gestionnaires des ressources humaines du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, désignent un troisième DSP en 6 mois. L'intérimaire ne fera pas lui aussi long feu puisqu'il est remercié quatre mois après. Ni fortuit ni innocent, le «mouvement» relègue au dernier rang les besoins d'une aussi grande wilaya attendant avec impatience l'inscription d'un deuxième CHU. La «valse» donne un coup de massue à l'hôpital de 240 lits d'El Eulma payant cash le va-et-vient des directeurs. L'instabilité n'arrange pas les affaires de la polyclinique de Tala Ifacen «crochetée» par les procédures administratives. Il en est de même pour les services d'hémodialyse des hôpitaux de Beni Aziz et de Beni Ouartilane. Pour des professionnels de la santé de la wilaya ayant consommé 4 directeurs en 10 mois, le «record» est pléthorique en non-dits. «L'interminable changement des directeurs accentue les difficultés de la wilaya où les problèmes s'entassent. Au lieu de s'attaquer aux manques d'infrastructures sanitaires, services, et équipements, les responsables du ministère de la Santé font et refont les DSP. Intervenant en pleine crise sanitaire ce énième remplacement complique un peu plus l'existence du secteur de la santé de la wilaya de Sétif faisant face à maints déficits», révèlent sous le sceau de l'anonymat nos interlocuteurs s'expliquant mal l'approche de leur tutelle. Advertisements