Du côté de la wilaya de Sétif, la bureaucratie a non seulement la peau dure, mais porte un sacré coup à l'argent et aux nerfs du contribuable. L'interminable feuilleton de la polyclinique de Tala Ifacen, située à 60 km au nord de Sétif, en est l'exemple concret du dilettantisme d'une administration ne se souciant guère des innombrables préjudices occasionnés à une population dépourvue du minimum en matière de couverture sanitaire. Inscrite en 2012, la polyclinique qui devait mettre un terme aux souffrances des citoyens de la région, ne voit pas le jour, huis ans après. Si l'opération n'est pas bloquée par un problème de choix de terrain, elle est freinée par l'insuffisance de l'enveloppe réévaluée en 2015. Selon un document de la direction de la santé et de la population dont El Watan détient une copie, l'opération passe de 116 millions de dinars à 166 millions de dinars. Avant d'être relancée, ladite opération sera frappée par le «gel» décidé par le gouvernement. Les péripéties de la structure médicale, n'ayant pourtant pas la taille de l'hôpital Maillot, empoisonnent la vie des citoyens courroucés par ce capharnaüm administratif. S'expliquant mal le retard, des citoyens de Tala Ifacen se sont une nouvelle fois rapprochés de notre bureau. «Il est inconcevable qu'un projet d'une petite polyclinique s'enlise dans les méandres d'une administrationne mesurant pas les torts causés à une population ne bénéficiant pas d'une couverture médicale aux normes. N'étant pas dans la ligne de mire des officiels ne se préoccupant que des deux principales villes de la wilaya, les gens de Tala Ifacen éprouvent toutes les peines du monde à soigner leurs malades. Dans l'obligation de les évacuer vers les hôpitaux de Bougaâ ou Sétif, nos parturientes accouchent en cours de route si elles ne meurent pas à mi-chemin. Malgré nos souffrances, la polyclinique ne verra pas le jour de sitôt», fulminent nos interlocuteurs. Ces derniers n'ont pas tort d'autant que l'avis d'appel d'offres publié au mois de mars dernier s'est avéré infructueux. Face à cette nouvelle donne n'arrangeant guère les affaires d'une commune d'environ 30 000 habitants, le maître d'ouvrage, en l'occurrence la direction de la santé est, une fois de plus, obligé de «replonger» dans le labyrinthe des procédures qui n'en finissent plus, au grand dam des habitants qui devront prendre leur mal en patience. Eu égard au parcours que devrait effectuer encore le «dossier», ladite polyclinique ne verra pas le jour avant 2021. Il appartient maintenant aux responsables concernés d'apporter la preuve du contraire, et sur le terrain de surcroît.