La Société des ciments de Aïn El Kebira (SCAEK-Sétif) a réussi pour la deuxième année consécutive à dépasser le seuil du million de tonnes. Pour rappel, cette filiale de l'Entreprise des ciments et dérivés de l'Est (ERCE), mise en service en 1978, a presque doublé son rendement. La maîtrise de l'outil de travail est pour beaucoup dans la multiplication par deux de la production. Ainsi, de 590 735 t en 1979, la productivité a grimpé sans cesse pour atteindre le 1 031 777 de t en 2000, 1 003 914 t en 2003 et 1 008 400 t l'exercice écoulé. L'entreprise mettant sur le marché trois types de ciments de très bonne qualité (CPA : classe 42,5, CEMII, à 32,5 et CRS 400, selon la norme NA 443) est pour l'heure la seule à l'échelle nationale à produire le ciment résistant au sulfate (CRS). Ce dernier est très demandé dans la construction des ports et des terrains agressifs. Les constructeurs du littoral et du sud du pays en sont, quant à eux, friands. Employant 450 travailleurs, l'entreprise est financièrement à l'aise. Les chiffres d'affaires et la valeur ajoutée, qui ont progressé de 2001 à 2003, étayent nos propos. Le chiffre d'affaires a atteint en 2003 le seuil des 3 082 256 000 DA. En 2001, il était de 2 901 330 000 DA. La valeur ajoutée a fait de même : de 1 455 733 000 DA en 2001, elle a évolué en 2003 pour atteindre les 1 798 432 000 DA. Les résultats d'exploitation et de l'exercice ont connu la même pente ascendante. Ils ont atteint en 2003 respectivement 821 047 072 DA et 789 211 198 DA. Cette embellie est dans une certaine mesure pour beaucoup dans le choix du Conseil des participations de l'Etat (CPE) ayant décidé d'inclure la SCAEK, à l'instar de l'hôtel El Djazaïr, du Port de Skikda et du CTC Centre, dans la liste des entreprises devant réintégrer le cercle restreint des sociétés (Eriad Sétif, Saïdal, hôtel El Aurassi) « siégeant » au niveau de la Bourse d'Alger, jusque-là mise en veilleuse. embellie Le feu vert du CPE permettra à la SCAEK d'augmenter son capital de 40%. En attendant, la société a, d'après le PDG, M. Hassous, entamé de nombreux et ambitieux projets. Et pour lesquels une substantielle enveloppe a été dégagée. A titre d'illustration, les électrofiltres et autres équipements de filtration, qui ont des années durant envenimé la vie et l'environnement des habitants de Aïn El Kebira, commune chef-lieu de daïra située à 27 km au nord-est de Sétif, sont en cours de rénovation, et ce, pour un montant de 1 000 000 000 DA. L'automatisation de la ligne de production (460 000 000 DA), la construction d'un hall ajout plus gratteur (450 000 000 DA) ainsi que le renouvellement du parc engins carrière (530 000 000 DA) sont les principaux chantiers de SCAEK, qui ambitionne à moyen terme de produire 1 400 000 t. L'aspect inhérent à la pollution est pris en charge par la filiale possédant 25% des parts dans la production du groupe. « Afin de préserver et protéger l'environnement, la certification Iso 14 000 est engagée. La qualité de notre produit, commercialisé dans un passé récent à travers uniquement trois wilayas (Béjaïa, Sétif et Bordj Bou Arréridj), est de plus en plus demandée par de nouveaux clients d'autres régions. L'ambitieux programme de construction de 25 000 logements à réaliser d'ici à cinq ans, initié par le wali de Sétif, nous incite à maintenir cette cadence de croissance », souligne le numéro un de la SCAEK, qui enchaîne : « La perturbation du réseau électrique pendant la saison hivernale, très rude de ce côté, met à rude épreuve les équipements de la filiale qui redoute, à l'instar de nombreuses entreprises publiques, l'importation de produit de mauvaise qualité. Ce marché demeure, et pour longtemps, un créneau porteur. Il a besoin de garde-fou pour réduire surtout la facture des importations. »